Les chercheurs ont testé l’hypothèse que, mieux informés et préparés, les médecins choisiraient moins de soins en milieu hospitalier en fin de vie, en examinant les dossiers d’assurance-maladie de 9.947 médecins décédés (en moyenne à l’âge de 83 ans) et de 191.426 usagers non-médecins décédés. L’analyse des données montre que,
· médecins ou non-médecins, le nombre de jours passés à l’hôpital au cours des 6 derniers mois et du dernier mois de vie est identique,
· le taux de séjour en unité de soins intensifs (USI) durant le dernier mois de vie, idem, et même légèrement supérieur chez les médecins sur la période des 6 derniers mois de vie,
· 46% des médecins vs 43,2% des non-médecins ont suivi des soins au cours des 6 derniers mois de vie,
· plus de médecins ont vécu leur fin de vie en maison de retraite (OR : 1,23) et y ont passé plus de temps
· enfin, en moyenne, les médecins ont eu 2 fois plus souvent recours aux soins palliatifs (OR : 2,06).
Cette étude d’observation rétrospective montre qu’en dépit d’une préférence générale pour une fin de vie à domicile, les médecins (américains) sont plus susceptibles de finir leurs jours en maison de retraite et d’accéder aux services de soins palliatifs. Les chercheurs émettent l’hypothèse que beaucoup de ces médecins ont été formés et certains ont pratiqué les soins palliatifs. Face à la maladie au grand âge, les médecins se tournent ainsi, plus fréquemment qu’on ne pouvait le penser, vers l’hôpital et les services de soins spécialisés.
Source: Journal of the American Geriatrics Society 16 MAY 2016 DOI: 10.1111/jgs.14112 How U.S. Doctors Die: A Cohort Study of Healthcare Use at the End of Life