Loin de la rivière de Nathalie de Broc

Par Grandlivredumois

15 mai 1945. Juliette revient de l'enfer. A l'hôtel Lutetia, elle a attendu avec les autres déportés. Mais personne n'est venu la chercher. Seule, elle rentre chez elle, à Kerbrénou, en Bretagne. Incapable de parler, elle écrit.

En quête de ses origines, elle commence par l'histoire de sa grand-mère : Herminie. La vie était si différente avant les deux guerres. Tout semblait possible, même quand le malheur frappait à votre porte. Pour l'heure, Herminie traverse une épreuve : son mari s'est suicidé. Doucement, elle se reconstruit. Puis, au moment où elle s'y attend le moins, l'amour vient. Elle rencontre Armand de Vrigny. Et cet homme a un rêve, un rêve qu'il veut partager avec elle : partir au Canada pour y fonder une ville...

Rencontre

Vous évoquez l’exil, le courage qu’il faut pour tout quitter et reconstruire ailleurs...
Nathalie de Broc :
C’est quand même très inhabituel, fonder une ville. Il se trouve, en plus, que j’ai découvert qu’un membre de ma famille avait vécu cette incroyable aventure. Il s’agit de mon grand-oncle. J’ai aussitôt eu envie de mettre mes pas dans ceux de cet aventurier. J’ai pu me servir de son journal et m’inspirer de certains épisodes pour l’écriture du livre. Cela m’a influencée pour construire le personnage d’Armand de Vrigny, même si celui-ci reste un personnage, c’est-à-dire, avant tout, une invention.
Herminie, votre héroïne, est profondément attachée à sa Bretagne natale. Seul l’amour la pousse à entreprendre le voyage...
Nathalie de Broc :
Les femmes ont souvent cette capacité de tout quitter par amour. Herminie le fait parce qu’elle choisit de vivre son amour jusqu’au bout. Elle comprend que de toucher au bonheur absolu exige des sacrifi ces. C’est une femme qui agit, elle est plus dans l’action que dans la réflexion, et elle sait vivre le moment présent. Et puis, fonder une ville avec l’être aimé, c’est aussi fort que de faire un enfant...