We Love Green, jour 2 : sous les étoiles, exactement.

Publié le 06 juin 2016 par Swann

Le dos est ruiné, les épaules douloureuses. Le premier jour de We Love Green a laissé des séquelles physiques et une légère envie d'être partout sauf dans la boue du bois de Vincennes. Surtout, qu'ils annonçaient de l'orage. L'air est lourd, les bottes dégueulasses. Le site est encore plus détérioré qu'hier. Un vrai marécage où il est facile de laisser un pied coincé si on reste trop immobile. Pour commencer la journée, on file du côté du Lalaland (c'est quoi ce nom ?) pour y écouter Ariel Ariel, des Bordelais qui ont gagné le droit de jouer à We Love Green grâce aux Inrocks. Merci à eux. Sous le chapiteau bondé, ils proposent leur pop rêveuse et habitée qui fait entrer doucement les festivaliers dans l'ambiance.

Changement de registre avec Savages, plus en forme que jamais. Sauvages, elles le sont, furieuses, rugueuses, badass, les quatre rockeuses parcourent une partie de leurs deux albums devant un public aux bras levés. Jehnny, la chanteuse - véritable bombe de scène - embrase les festivaliers et n'hésite pas d'ailleurs à s'offrir un bain de foule en se jetant à corps perdu dans la masse pour hurler " Husband ". À ce moment précis, le soleil a fait une percée, il brûle presque les rétines.

La suite des festivités ? C'est James Blake. Nouveau changement de registre. Ambiance Lexomil-chill-contemplation. On se laisse porter par la voix d'ange de l'Anglais qui propose un set fait de dentelle et de retenue. Sensible, précis, exquis, le spleen électronique de l'Anglais est sublime et " sans ordinateur ". Ça nous parait court, toujours trop court avec lui, mais on reste dans la même ambiance planante avec Air.

Le grand retour d' Air sous un soleil couchant donne une atmosphère particulière au festival. Les bras gesticulent comme des serpents, les têtes balancent, quelques corps convulsent à droite et à gauche, mais ce n'est pas vraiment la folie furieuse, jusqu'à " Sexy Boy " en fin de set. Là, c'est une marée de smartphone qui se lèvent. Les premières étoiles dans le ciel commencent à briller. Un ciel qui se pare de noir quand la grande prêtresse du rock monte sur scène. Toute de noir vêtue, PJ Harvey est entourée de six musiciens. Parmi eux, l'immense John Parish. Ils arrivent en procession, façon militaire. C'est dans la logique du dernier album, The Hope Six Demolition Project, un brûlot rock politiquement engagé. Ça impose. Pas beaucoup de tubes pendant le set, Polly Jean mise sur ces deux derniers albums et offrent ses titres (" The Community Of Hope ", " Chain Of Keys ", " Let England Shake ", il y aura tout de même " To Bring You My Love ") au public avec des jolis cuivres qui magnifient davantage ses titres. Elle, magnifique avec son saxophone, plonge le bois de Vincennes dans une ambiance féerique. Le bois de Boulogne devient une espèce de forêt de Brocéliande. On est presque bien, dans la boue. Sous les étoiles, très exactement.


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Je pourrais aussi vous parler de Diplo, qui fait à peu près tout ce que je déteste dans l'EDM. Un truc qui défonce les oreilles et ruine le cerveau. C'est tout ce que j'aurais à dire.