“Harry” Pascal Broulis et sa baguette magique

Publié le 17 juin 2008 par Kalvin Whiteoak

Vous avez sans doute déjà remarqué, le Président du Conseil d’Etat Vaudois et ci-devant ministre des finances affiche depuis un certain temps une mine claire et réjouie au sujet de la charge fiscale cantonale vaudoise: elle est stable voire en baisse, proclame-t-il urbi et orbi comme dans une sorte d’encyclique enivrante ….

Dans le genre désinformation, on ne fait pas mieux. Oui, les impôts cantonaux prennent un chemin réjouissant. Mais pour quelles raisons et à quel prix ? au prix d’un tour de passe-passe ou de concours de patate chaude que l’on peut résumer comme suit: toi, chère commune de X, voici la patate du grand Pascal, ou en d’autres termes voici maintenant ce que tu devras payer au canton (et donc augmenter tes impôts pour y parvenir). Donc les impôts vaudois globaux (impôts communaux compris) du contribuable lambda augmentent et ne baissent pas.

Et ce jeu de la patate chaude n’est pas dicté par des règles équitables mais par une sorte de système usine à gaz réinventé par “Harry” Pascal Broulis, avec la bénédiction des députés du Grand Conseil vaudois qui ne comprennent malheureusement pas grand chose aux chiffres. Des formules hypercomplexes et soi disant indiscutables, qui sont sans doute issues des recherches sur les croisements d’orbites de corps célestes par la NASA, permettent au grand argentier de faire rentrer les sous.

Si l’on se réfère aux chiffres 2006 ( 2007 est du même style mais pas encore complètement disponible) de la péréquation financière intercommunale pour le district du Jura Nord Vaudois en matière de facture sociale, on constate des anomalies assez extravagantes. Sur 85 communes environ, plus de 70 bénéficient de cette péréquation. Et curieusement ce sont sans doute les plus mal gérées et celles d’où proviennent exclusivement les députés du district et où le taux d’impôt communal est le plus haut.

A l’inverse, 11 communes petites, dépourvues de députés, bien gérées et pas bien riches, mais qui ont maintenu un taux d’impôt communal bas (Ballaigues par exemple) sont pénalisées et crachent au bassinet.

Un exemple: à Yverdon, la péréquation rapportait à la ville en 2006 Fr. 931.– par habitant avec un taux d’impôt de 80.5
En même temps, la péréquation COÛTAIT au village de Ballaigues Fr. 694.– par habitant avec un taux d’impôt de 70

Différence : Fr. 1625.– par habitant justifiée par quoi ? mystère total.

Évidemment à Yverdon-les-Bains, on regorge de députés. Autre bizarrerie, à Sainte-Croix, lieu de domicile du ministre susmentionné, la commune a reçu Fr 1′100.– par habitant toujours en 2006. Tout ceci grâce à la baguette magique cantonale.

En plus, pour arranger le tout, l’Etat réclame envrion 6 % d’intérêt de retard sur toute somme due par une commune. Mais quand c’est lui qui doit de l’argent à une commune, il ne calcule aucun intérêt rémunérateur et met 9 à 10 mois à payer, s’agissant notamment de la facture sociale.

C’est donc clair qu’avec ce genre de pratiques l’Etat de Vaud se porte mieux. Mais l’Etat c’est qui ? c’est nous de grâce, et le contribuable électeur lambda lui se porte nettement moins bien et va finir par se fâcher tout rouge quand on lui aura expliqué les choses calmement et clairement.

Ah oui, au fait, Pascal n’est pas marxiste mais encarté chez les radicaux.