ÉDITION SPÉCIALE > Brexit : Boris Johnson pour succéder à Cameron ?

Publié le 24 juin 2016 par Fab @fabrice_gil
L'ancien maire de Londres a gagné son pari. Il peut désormais frapper à la porte de Downing Street pour remplacer David Cameron, qui démissionnera au mois d’octobre prochain.

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David Cameron et Boris Johnson, le 7 juillet 2015 I ©newstatesman.com


À bord de son bus rouge, dans lequel il a sillonné sans relâche la campagne anglaise, l’homme à la tignasse blonde ébouriffée, à l'allure légèrement négligée a fait chanceler la planète entière en parvenant à convaincre une majorité de Britanniques de "reprendre le contrôle" de leur destin.Un destin hors de l'UE que ce député conservateur de 52 ans a vendu avec emphase et exagération comme "le triomphe de la démocratie" et qu'il a promis florissant économiquement et préservé d'une vague de millions d'immigrés prête, selon lui, à envahir les côtes britanniques. Si même une défaite du Brexit lui promettait un poste gouvernemental selon Tim Bale, professeur de sciences politiques à l'université Queen Mary, cette victoire qui sidère le monde le place parmi "les grands favoris" pour succéder à David Cameron.Pour autant, les médias britanniques, notamment l'Evening Standard, estimaient que David Cameron pourrait rester à son poste au moins jusqu'à l'automne, afin de calmer les marchés qui se sont écroulés à l'annonce de la victoire du "Out". Boris Johnson faisait d'ailleurs partie des 84 députés eurosceptiques à avoir appelé jeudi soir au maintien de David Cameron à Downing Street quelle que soit l'issue du référendum. "Il y a plusieurs candidats qui peuvent le battre", a également déclaré Tim Oliver de la London Schools of Economics.Boris Johnson voulait ainsi être "roi du monde"Né à New York en 1964, Alexander Boris de Pfeffel Johnson voulait ainsi être "roi du monde" dès son plus jeune âge, confie sa sœur Rachel à son biographe Andrew Gimson. Au fil de son éducation, des plus élitistes, l'aîné d'une fratrie de quatre n'a cessé d'affirmer ses rêves de grandeur, ayant décroché une bourse pour le prestigieux Eton College et le non moins glorieux poste de président du club de débat Oxford Union. À sa sortie de l'université, il entame une carrière journalistique au Times qui le licencie à peine un an après pour avoir inventé une citation -et surtout pour avoir menti sur le fait de l'avoir inventée. Le Daily Telegraph le repêche et l'envoie à Bruxelles où il officiera de 1989 à 1994.Journaliste "favori" de Margaret ThatcherDéjà, à coup d'exagération et même parfois d'entourloupes, Boris Johnson bouscule la couverture pépère de l'époque et devient "le journaliste favori" de Margaret Thatcher en relatant par le menu les actions les plus insolites de l'exécutif européen (taille des saucisses, toilettes...). "Il n'inventait pas à proprement parler les histoires mais il était dans l'exagération", se souvient Christian Spillmann, journaliste à l'AFP en poste à Bruxelles durant "les années Boris".C'est également à Bruxelles -où il a passé une partie de son enfance- que son premier mariage avec Allegra Mostyn-Owen, rencontrée à Oxford, se délite et qu'il renoue avec une amie d'enfance, Marina Wheeler, aujourd'hui son épouse et la mère de ses quatre enfants. Élu député pour la première fois en 2001, c'est en ravissant la mairie de Londres aux travaillistes en 2008 qu'il acquiert une stature nationale. Réélu en 2012, c'est moins son bilan, jugé assez "maigre" par certains, outre quelques réussites emblématiques comme les "Boris bikes" (vélos en libre-service) ou les jeux Olympiques, que sa personnalité qui séduit. Une personnalité qui n'a pas fini de plaire dans un pays où l'euroscepticisme a triomphé vendredi... VF