L'effet aquatique : plus fort encore que l'effet Kiss Cool

Par Filou49 @blog_bazart
04 juillet 2016

 Dans notre compte rendu des films présentés à Cannes et vus le mois dernier au Comoedia dans le cadre du festival Première Vague, Michel avait été un poil sévère en critiquant  le dernier long métrage de Solveig Anspach , l'Effet aquatique, auréolé du Prix SACD de la Quinzaine des Réalisateurs 2016 du dit festival de Cannes, et m'avait d'ailleurs avoué avoir gardé, avec le recul un souvenir très positif de ce film, largement réhaussé par les " nanars" qu'il dit avoir vu depuis - les pourtant encensés par la presse "Elle", "Rester Vertical" et autres "Loi de la Jungle" - et qu'il regrettait ce jugement un peu tiède dans ce billet.

Bref, sa sortie en salles mercredi dernier est donc l'occasion idéale de mettre en avant à nouveau ce film, d'autant plus que j'ai eu l'occasion de le rattraper en salles, et si le film n'est sans doute pas réussi à 100%- la seconde partie du film, l' islandaise , plus décousue, plus étirée, convainc sans doute légèrement moins que la première partie, géniale, à Montreuil- il mérite largement qu'on conseille au plus grand monde d'aller le voir en salles.

L’effet aquatique  est en effet une excellente  comédie romantique  burlesque de Solveig Anspach ,entre un grutier et une maitresse nageuse.


De Montreuil à Reykjavik l’eau chaude comme pansement à la solitude.

Dans cette comédie sentimentale décalée et dépaysante, Florence Loiret-Caille et Samir Guesmi forment un tandem formidable , elle, à fleur de peau, mais qui ira peu à peu s'adoucir sans vraiment sans apercevoir et lui, à l'affût du moindre signe de tendresse de la part de celle qu'il aime terriblement, pret à toutes les audaces alors qu'il semble si timide et si maladroit de prime abord.

Un liquide amniotique rassurant et réparateur enveloppe des acteurs formidables et une bande de doux dingues en seconds rôles pour une oeuvre aussi rafraichissante qu'un bain à 20°…

 Sur une ligne qui se trouve constamment entre le farfelu et de l'absurde sans jamais tomber totalement dedans, le film distille un charme évident et prégnant, tant il en émane autant une  grande sensibilité qu'une fougue salvatrice et maîtrisée. 

 Plus encore que l'effet Kiss Cool ( ah les vielles références de ces quadra qui ne se sont jamais remis des pubs des années 90), l'effet aquatique procure un sentiment de douce euphorie et de douceur, qui vous poursuit longtemps après être sorti de la salle, un sentiment d'être presque en apesanteur, les yeux un peu enkylosés, bref, un peu comme on sort de la piscine municipale.

Peut être que comme on l'avait dit dans le compte rendu suscité, la récompense glanée à Cannes et l'accueil très enthousiaste rçu par l'équipe du film avait aussi légèrement à voir avec le fait que la cinéaste franco islandaise- auteur du magnifique "Haut les coeurs "est décédé pendant le montage de son film- mais si le film posède une mélancolie et une grâce évidente, c'est loin d'être uniquement lié à une aura posthume.

bref, dans une période assez pauvre en très bons films, nous ne pourrons que vous conseiller, Michel et moi d'aller plonger du coté de cette effet aquatique là, vous ne devriez pas avoir à le regretter..

Si c'est le cas, n'hésitez pas à venir nous jeter tête la première dans la piscine municipale de notre quartier..