Retour vers le passé!

Publié le 04 juillet 2016 par Ratdemusee

Il paraît que l'on découvre toujours en dernier les ressources les plus proches de chez soi... je vous emmène donc dans l'Aisne pour ce nouvel article consacré à une structure atypique, le Village des métiers d'antan et Musée Motobécane, à Saint-Quentin! J'y ai récemment effectué ma deuxième visite, à l'occasion d'une réunion organisée sur place, et j'y ai redécouvert avec grand plaisir les collections présentées thématiquement, sous la forme d'une reconstitution de village.

Cette forme assez typique de l'écomusée se retrouve dans de nombreuses structures en France, comme à Dijon au Musée de la Vie Bourguignonne, ou en Alsace à l'écomusée d'Ungersheim (retrouvez mon article juste ici), mais aussi à l'étranger : je pense notamment à Morwellham Quay, dans le Devon, et au Highland Folk Museum en Écosse.

Ce qui séduit dans ce " Village " axonais, c'est avant tout l'implication des bénévoles, dynamisés par l'énergie du fondateur du lieu, Roland Lamy. Ce passionné a commencé par créer, en 1998, l'association " Loisirs et Traditions de France ", dont le but premier est la sauvegarde du patrimoine des vieux métiers : cette préservation des savoir-faire anciens passe avant tout par la collecte de matériel autour duquel les bénévoles ont progressivement développé des animations : barattage, présentation d'objets, promenades en calèche... L'association auto-financée, qui accumulait les objets depuis des années sans lieu pour les présenter, a bénéficié en 2008 du soutien de la ville de Saint-Quentin, qui a mis à sa disposition la friche industrielle de l'usine Motobécane ; délocalisée à Saint-Quentin en 1951 après ses débuts à Pantin, la marque Motobécane devient MBK dans les années 80 et déserte alors ses locaux de la rue de la Fère, laissant ainsi le champ libre pour la création du musée, qui ouvre ses portes en 2012. Aujourd'hui, plus de 70% des objets présentés dans le musée sont des achats de l'association.

L'œil du Rat :

La visite dure une bonne heure, voire plus si l'on s'attarde à contempler chaque commerce : le musée s'étend quand même sur plus de 3000 m 2 ! Le parcours s'articule en deux temps, le visiteur pénétrant d'abord dans le " Village " avant de découvrir le musée Motobécane, au même niveau mais un peu à l'écart.

Le Village des Métiers d'Antan est constitué d'une bonne vingtaine d'échoppes réparties le long des " rues ", et présentant plus de cinquante corps de métiers et savoir-faire anciens ; au sol, un linoléum en relief, façon " pavés ", contribue au réalisme de la présentation. Les différentes reconstitutions recomposent des atmosphères typiques, peuplées de mannequins, et abritant des objets datant pour la plupart d'entre 1860 et 1960. Le tonnelier, la librairie, l'école, l'imprimerie, la boutique de la modiste, la blanchisserie, l'atelier du sabotier... il y en a pour tous les goûts, et les reproductions sont très minutieuses.

Le village est occasionnellement animé par des bénévoles costumés, qui renseignent et guident les visiteurs. Leur intervention est d'autant plus intéressante qu'il n'y que peu de cartels indiquant la nature des objets présentés, probablement pour préserver l'impression de réalisme et alléger le regard du visiteur, qui agit ainsi plus en curieux déambulant dans les " rues " qu'en touriste avide d'informations précises. Un audioguide est cependant disponible à l'accueil pour qui souhaiterait en appendre plus. Aux murs sont apposés les noms de rues, mais également des plaques plus discrètes mentionnant les entreprises partenaires et éventuellement donatrices.

Au terme du parcours, qui décrit un large " U ", le visiteur a la possibilité de s'attabler sur la place centrale, pour prendre un verre au milieu des collections... et pourquoi pas pour tester le petit baby-foot vintage!

Si le " Village " accueille un public familial, la partie réservée au musée Motobécane, qui rassemble une centaine de modèles, fera plutôt le bonheur des passionnés, qui sauront faire la différence entre la " Chaudron " et le " Magnum " (ce dont je reste incapable, honte à moi). L'architecture de l'ancienne usine est parfaitement mise en valeur dans cette section, et les véhicules motorisés présentés dans l'écrin de leur contexte d'origine n'en sont que plus intéressants (vous l'aurez peut-être compris, le Rat de Musée est fan des friches industrielles... je vous en parlerai plus longuement un jour, promis!😉 ).

Le + du Rat :

A l'occasion de la réunion à laquelle j'ai participé récemment au Village des Métiers d'Antan, j'ai appris l'existence d'une autre association, " L'Outil en Main ", qui travaille elle aussi sur la transmission des savoir-faire, et propose de nombreuses initiations à des corps de métier plus ou moins en voie de disparition, par des professionnels, et avec de vrais outils, pour les enfants entre 9 et 14 ans. J'ai trouvé le concept génial! Pour en savoir plus, rendez-vous sur leur site, juste ici.