La salle perdue (suite…)

Publié le 13 juillet 2016 par Abbaye Aux Dames, La Cité Musicale De Saintes @Abbayeauxdames

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Très bien... cette collection est un mystère. Existe-t-elle au moins ? Rien n'est sûr, il faut que j'aille faire un tour à ladite caserne, sait on jamais quelles infos je pourrai y trouver. J'ai rendez-vous avec le régisseur général, Christophe. Il est censé m'y mener et me la montrer. Il m'a dit que cette salle était juste un local climatisé, afin d'y stocker certains instruments. Rien de bien fou en somme. J'espère tout de même y trouver quelque chose susceptible de m'intéresser.

La salle en question est à l'arrière du bâtiment. Elle n'est pas cachée ou quoi que ce soit, juste un banal local à première vue. Est-ce vraiment la salle dont la rumeur parle ? Je suis assez sceptique, mais une part de moi veut trouver la réponse tant attendue. Il ouvre la porte. Le temps que mes yeux s'habituent à la pénombre de la salle, j'arrive à distinguer une vague forme de piano, allongé, et faite de bois dirait-on. Nous entrons tous deux dans la pièce, une odeur de renfermé règne, normal, quand on sait que les instruments ont besoin d'une température stable pour ne pas être abîmés. Il me montre l'humidificateur, qui se charge de ce rôle.

Au fond à gauche, un tas de cartons et de meubles. À droite, une armoire peinte en violet, plutôt étrange, et un petit piano. Derrière, on entrevoit une porte, mais j'ignore où elle peut mener. Au milieu de la pièce, la forme que j'avais distinguée quelques secondes auparavant me paraît claire maintenant, mais elle m'intrigue toujours autant. Un long piano, aux touches noires. Sa structure est de bois, ce qui n'est pas rare, mais je n'en avais jamais vu comme celui-ci auparavant.


Christophe me dit qu'il s'agit d'un piano forte, à mi-chemin entre un piano classique et un clavecin ? Là où l'un est à cordes frappées et l'autre à cordes pincées, celui-là est un mélange des deux.

Il m'explique aussi que c'est un modèle Christopher Clarke. Je n'en savais rien et j'étais un peu perdu sous le tas d'informations, mais heureusement que je prenais des notes. J'ai su plus tard qu'il s'agissait d'un homme créant des piano forte à la manière d'avant 1840. Le son sortant de cet instrument était étrange, bien qu'il soit désaccordé, il était tout de même étrange. Comme une vague qui pénètre l'âme, un frisson me traversait à chaque petite note, même si elles ne se suivaient pas.

Cet instrument avait quelque chose de mystique, d'attirant. J'étais en face d'un trésor, c'était ce que j'étais en train de penser à ce moment-là. Il restait tout de même mystérieux, mais personne n'aurait pu me raconter l'histoire même de ce piano forte. J'ignore s'il est récent ou non, même si je pense que oui... je ne suis sûr de rien. Le reste de la salle à l'air tout à fait normal cependant.

Nous sortons de la salle, je le remercie et rentre continuer mon reportage... mais cela me tracasse, que personne ne connaisse l'histoire de cet instrument, cela me paraissait dingue, qu'y avait il derrière cette chose si mystique, ça m'intriguait tellement ! Mais rien à faire, je ne la connaîtrait pas de sitôt...
Mais je suis sûr que cette abbaye renferme plein de secrets... qui me dit qu'il s'agit de cette salle dans la rumeur ? Qui me dit qu'il n'y en a pas plusieurs ? Qui me dit que ce qu'il y avait dans cette pièce n'a pas été déplacé ? Qui me dit que c'est fini ? Ce n'est pas fini.


Les légendes de l'Abbaye ne sont pas finies. Les légendes ne meurent jamais, tant qu'il y a quelqu'un pour les raconter.

Nathan Gabbay

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