Covoiturage et libéralisation du transport par autocar posent à la Région de sérieux problèmes

Publié le 20 juillet 2016 par Blanchemanche
#NouvelleAquitaine #busMacron

20/07/16


GARE DES BANEDICTINS. TER PERIGUEUX LIMOGES à 8H40 + PASSAGERS EN TRAIN DE DESCENDRE ETC.. ICI, BILLETS TER - AZZOPARD Brigitte
Entre le succès croissant du covoiturage et la concurrence jugée « déloyale » des “bus Macron”, le transport ferroviaire cherche sa voie en Nouvelle-Aquitaine.L’adaptation des réseaux de transport ferroviaire et routier aux nouvelles dimensions de la région est encore balbutiante, mais les élus régionaux, et particulièrement le vice-président en charge des transports, Renaud Lagrave, veulent croire que les lignes régionales TER ont un avenir. Première étape : l’harmonisation des tarifs spéciaux proposés durant l’été (voir encadré), avant celle, en septembre, des tarifs “tout public”. « Cela reviendrait à financer les “bus Macron”?! » « Avec un Guéret-La Rochelle aller-retour à 25€ ou un Périgueux-Brive à 13,90€ (AR), les néo-Aquitains peuvent se rendre en TER au bord de l’océan ou sur les sites des nombreux festivals (290) organisés cet été et soutenus par la Région, explique Renaud Lagrave. Le covoiturage, c’est très bien mais, mieux que de voyager à quatre dans une Clio avec les sacs dans les dents, il y a le TER?! » La charge se veut humoristique, mais la pointe d’agacement est bien réelle et elle explique sans doute la mise en avant du tarif “Tribu” ou “mini-groupes” (dégressif jusqu’à cinq personnes) initié par le Limousin et repris dans l’ensemble de la nouvelle région. Et cela d’autant que la libéralisation du transport interurbain par autocar, théorisé par la loi Macron, pose un réél problème aux régions.La Nouvelle-Aquitaine a été la première, en février dernier, à demander à l’Arafer (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) d’interdire des liaisons pour cause de concurrence jugée déloyale. Déboutée, elle a décidé, affirmait mardi dernier à Limoges le vice-président du conseil régional chargé des transports, Renaud Lagrave, de former un ultime recours devant le Conseil d’État : « Cette décision va faire jurisprudence. Si la Sncf nous demande, comme elle peut le faire, de la dédommager parce qu’elle estime être lésée par cette concurrence, cela reviendrait à financer les “bus Macron”. Nous pourrions en être de plus d’1 M€ par an?! » manque de s’égosiller le bouillant vice-président, conseiller municipal (PS) de Mont-de-Marsan (Landes). Reste aux nouvelles régions à organiser au mieux leur nouvelle liberté tarifaire, adoptée par l’Assemblée Nationale fin juin, mais « une demi-mesure » qui ne contente pas vraiment l’Association des Régions de France, laquelle rappelle que 12.000 des 15.000 trains circulant en France chaque jour sont des trains régionaux. « Cette liberté tarifaire ne concerne que les tarifs occasionnels, alors que les tarifs des abonnés (travailleurs, scolaires, étudiants) resteront fixés par l’État » regrettait l’ARF dans un communiqué, le 25 juin.Des tarifs pour s’aérer et se cultiverLe vice-président du conseil régional, Renaud Lagrave, de passage à Limoges mardi dernier, n’en fait pas mystère : « Nous avons pris les meilleurs dispositifs des trois anciennes régions et nous les avons étendus à la nouvelle région. Ainsi le tarif Tribu, initié par le Limousin, et qui propose des tarifs dégressifs pour les mini-groupes (de 2 à 5 personnes). Le Pass’Océan permet de se rendre au bord de la grande bleue pour des prix allant de 10 € à 30 €. Enfin, « la Région a voulu mettre l’accent sur la culture et offrir, à un coût minime, la possibilité au plus grand nombre de se rendre sur n’importe lequel des quelque 300 festivals soutenus cette année par la grande région », insiste Renaud Lagrave.http://www.lepopulaire.fr/limousin/2016/07/20/covoiturage-et-liberalisation-du-transport-par-autocar-posent-a-la-region-de-serieux-problemes_12007420.htmlMarcel Oudotmarcel.oudot@centrefrance.com