Les folles nuits d'un festival en Languedoc

Publié le 20 juillet 2016 par Popov

La 16ème édition des Nuits de la Terrasse et del Catet ce festival itinérant qui ré-enchante des lieux autour de Murviel démarre  le 22 juillet dans cinq communes de l’Hérault.

Un programme éclectique, intimiste, plus ambitieux qu’élitiste, un vrai programme de festival populaire où le jazz afro cubain (la salsa dura) côtoie les « tubes » classiques  de l’opéra  (le Barbier, Rigoletto etc), un programme dans lequel rayonne un astre solaire (l’année dernière c’était le grand Jean-Claude Carrière ) cette année, la comédienne Ariane Ascaride et ses paysages d’autofiction de l’Estaque…Les rêves d’enfance marseillaise qui répondent aux vins bourrus du scénariste de Bunuel.

Il y a aussi dans le parfaitement dosé choix de Jean Varela, un cirque post-moderne avec tout ce qu’il faut de démesure pour faire vaciller le circassien dans la poésie pure et obscure. Après avoir amené au domaine de Bayssan le grand Zingaro, ce sera « Le jour du grand jour », grand «  turlututu funèbre », encore une célébration de l’animal et du théâtre dans ce qu’il a de plus novateur. Encore une célébration de la beauté.

A lire le programme on se demande comment tout cela a été possible et comment cela pourra l’être encore dans cette fantastique aventure du Festival del Catet. Il y a dans notre sud un amour de la parole et du verbe qui rend  possible les possibles. Quand « Dire c’est faire » dirait  un linguiste. Ce précepte pourrait s’appliquer sur les terres de l’Orb où élus et créateurs ont réussi pendant plus de quinze ans  à attirer de grands artistes internationaux dans les vignes (Amin Maalouf, Pippo Delbono etc.) et aujourd’hui Zingaro…

 Et le public était présent. Et il a aimé.

 Mais aujourd’hui, la nouvelle donne de l’intercommunalité risque de bousculer les choses. Les nouveaux élus reconduiront-ils de tels fabuleux projets ? Rien n’est moins sûr. La frilosité se fait sentir dans un discours budgétaire, réaliste, froid qui ne prend pas en compte le miracle de ces riches seize années.  Au point que Jean-Claude Carrière dans un communiqué de presse récent a soutenu avec ferveur l’équipe du Festival.

Dans une pagnolade délicieuse Varela avait interprété  en  personne, le propriétaire halluciné d’un pigeonnier perdu  dans la nature.  Il faut donc croire au miracle du verbe et de la poésie. Ils réconfortent en période de crise et font rayonner quelque chose qui n’a pas de prix.