Ostéome ostéoïde de la phalange proximale. Une forme clinique rare par sa localisation.

Publié le 26 juillet 2016 par Khaled Benokba

Il s’agit d’un cas original de localisation phalangienne proximale d’un ostéome ostéoïde pouvant tromper le diagnostic avec d’autres tumeurs beaucoup plus fréquentes au niveau des os longs de la main.

Le cas clinique concerne un jeune patient de 22 ans, se plaignant de douleurs localisées au niveau de l’articulation interphangienne proximale du 3e doigt de la main gauche évoluant depuis une année. Ces douleurs ne répondant pas aux anti-inflammatoires apparaissent beaucoup plus la nuit et qui cèdent à la prise de l’aspirine. Le doigt est un peu œdématié avec conservation de la mobilité articulaire. Le reste de l’examen clinique est sans particularités.

La radiographie de la main montre une image lacunaire au niveau de la tête de P1 avec une ostéo-condensation autour. Présence également d’une effraction de la corticale palmaire sans atteinte du cartilage articulaire et d’une petite image condensante au centre de la lacune faisant évoquer la classique « image en grelot » correspondant probablement au nidus (Figure 1). Le scanner confirme les éléments retrouvés à la radiographie standard notamment son ouverture palmaire (Figure2). La scintigraphie au technetium99-m révèle que la lésion est hyperfixante (Figure 3).

L’intervention chirurgicale qui s’est déroulé sous anesthésie locorégionale a consisté en une exérèse complète de la lésion par abord latéro-palmaire au niveau de l’articulation interphangienne proximale (Figure 4). L’ouverture de l’articulation n’était nullement nécessaire. Le comblement a été assuré par une greffe spongieuse prélevée aux dépens de la styloïde radiale homolatérale. L’intervention chirurgicale a permis de faire disparaitre définitivement les douleurs. L’étude histologique a confirmé le diagnostic suspecté d’ostéome ostéoïde.

En conclusion, l’ostéome ostéoïde est une tumeur bénigne qui atteint préférentiellement les os longs. L’atteinte phalangienne reste rare et de diagnostic parfois difficile. La clinique pauvre et une localisation atypique rendent le diagnostic difficile et souvent retardé. Il peut être longtemps confondu avec une autre tumeur comme le chondrome qui est plutôt fréquent au niveau des os de la main. Le test à l’aspirine est un argument non négligeable. Différents examens complémentaires ont été décrits pour aider au diagnostic dont la scintigraphie au technetium99-m couplée au scanner qui est devenu l’examen clé en termes de sensibilité et de précision morphologique.

Auteurs : YAKOUBI. M, MEZIANI. N, ADJALI. N, ZOUGGAR. S, ATTOU. N, BELAID. Z, BENBAKOUCHE. R.

Service de chirurgie orthopédique. CHU de BAB EL OUED. FACULTE DE MEDECINE D’ALGER.