Critique Ciné : Star Trek sans limites (2016)

Publié le 21 août 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Star Trek sans limites // De Justin Lin. Avec Chris Pine, Zachary Quinto et Simon Pegg.


Il aura fallu la disparition de J.J. Abrams à la tête de la franchise afin d’avoir un Star Trek différent et probablement plus intéressant. Le dernier en date était assez mauvais dans son ensemble mais ne parlons pas du passé, parlons du présent. Star Trek sans limites est tout ce dont on peut rêver d’un film Star Trek, outre les clins d’oeil bien sentis. Simon Pegg (Spaced, Paul) et Doug Jung (The Line) ont repris en main la franchise après que l’équipe de J.J. Abrams ait décidé de fuir l’Enterprise comme des mal propre. Mais au fond, on a peut-être bien gagné le meilleur film de la (nouvelle) franchise depuis son retour en 2009. Le film, en plus d’être fluide, semble avoir été construit à la fois pour séduire les fans des premières heures (et les clins d’oeil ne manquent pas) mais aussi pour séduire le public qui avait déjà été conquis par le retour de Star Trek initié par J.J. Abrams il y a un peu moins de dix ans. Justin Lin, de son côté, délivre quelques améliorations dans la mise en scène, donnant de l’ampleur à certaines séquences d’action même si ce dernier perd l’oeil léché par Spielberg de J.J.. J’adore J.J. et notamment ce qu’il a fait de Star Wars (que je n’avais jamais réussi à aimer avant de voir le dernier volet en date) mais je suis forcé de reconnaître que la nouvelle équipe derrière Star Trek a fait un joli boulot.

Une aventure toujours plus épique de l’USS Enterprise et de son audacieux équipage. L’équipe explore les confins inexplorés de l'espace, faisant face chacun, comme la Fédération toute entière, à une nouvelle menace.

Ce qui m’a tout de suite interpellé dans Star Trek sans limites c’est la façon dont le film parvient à remettre au centre de son histoire l’exploration de l’univers. L’histoire principale a certes un vilain (Krall) mais il y a dans un premier temps ce sentiment que Star Trek sans limites n’est pas qu’un film Star Trek comme les deux précédents. On explore une planète, un univers, on va au delà de ce qui avait déjà été balayé deux fois par la précédente équipe. Bien entendu, il n’y a pas que des nouveautés non plus et Star Trek sans limites est très loin du chef d’oeuvre de space opera, mais il y a de l’idée. Simon Pegg est un atout majeur dans le scénario de ce film, notamment pour l’humour qu’il insuffle dedans. Les répliques sont drôles et intelligentes, toujours amenées par un casting qui semble bien plus s’amuser ici que lors du face à face avec Benedict Cumberbatch dans Star Trek Into Darkness. Ce n’était pas facile non plus de se renouveler après avoir déjà battu pas mal de choses lors des précédents films mais cette suite s’avère suffisamment finaude pour nous faire passer un bon moment au delà des erreurs qui avaient pu être faites auparavant dans la (nouvelle) saga.

Quand on met Star Trek sans limites à côté d’Independence Day 2 (sûrement le blockbuster le plus décevant de l’été), il n’y a pas à tortiller, Star Trek sans limites sait ce qu’il veut et va droit au but. C’est suffisant pour que le spectateur ressorte conquis. J’ai eu l’occasion de discuter avec un fan de la franchise Star Trek à la sortie de la salle qui m’a dit qu’il était heureux que la franchise change de mains alors que celle-ci ressemble beaucoup plus à ce qu’il imaginait au départ. Bien entendu, les erreurs ne manquent pas. Notamment dans le scénario qui par moment part un peu trop dans tous les sens pour ne pas perdre son spectateur, ou encore le manque d’émotions dans la mise en scène de Justin Lin (qui n’est pas l’école Spielberg mais plutôt celle de grosses machines comme Fast & Furious et ne cherche donc pas vraiment à émouvoir). Mais le casting, suffisamment fin, parvient à certains moments à délivrer de jolis moments plus intimistes malgré le manque cruel d’originalité dans la mise en scène du réalisateur. Ainsi, Star Trek sans limites coche les cases demandées et ravira le public qu’il vient viser. Heureusement que la première partie du film est d’ailleurs là, car c’est ici que la magie opère alors que dans la seconde partie Star Trek sans limites stagne un peu trop et se repose sur ce qui a plus ou moins été établi dans la première partie. Dommage.

Note : 6/10. En bref, une suite intéressante qui gagne des points en changeant de main.