Quelques mots encore à propos de La carte postale. Derrida y joue, non seulement aux cartes, non seulement avec les mots, mais aussi avec les chiffres, et en particulier le chiffre sept.
Il arrive en douce (dans le livre imprimé en 2014) avec le numéro de la page du premier titre « ENVOIS » : il faut se rendre à la « Table » pour prendre connaissance de ce chiffre que l’usage efface sous le titre : 7.
Puis, l’auteur nous indique qu’il a supprimé 52 passages en les brûlant et que ces passages sont marqués par « un blanc de 52 signes » ; même s’il prétend avoir oublié la signification de ce 52, on constate aisément qu’en additionnant les deux chiffres du nombre, on obtient 7.
Plus loin, page 32, on peut lire : « J’accepte, ce sera désormais ma signature (…) entends bien ce mot en toutes lettres, c’est mon nom, que j’accepte, et tu pourras compter, y compter comme sur les clartés capitales (…) » Comptons : Jacques, ça fait sept lettres (Derrida aussi même si les consonnes y sont doublées). J’accepte, ça peut aussi s’écrire Jacques, sept…
Retour du chiffre sept avec le décès de Sophie, la fille de Freud, « l’enfant du dimanche », qui meurt après sept ans de mariage : « cette monstruosité : que des enfants puissent mourir avant les parents » (page 337).
Il y a encore le septième chapitre du livre de Freud Au-delà du principe de plaisir : « Que reste-t-il encore à ajouter ? Rien peut-être, sinon un septième chapitre, au terme d’une semaine épuisante, notre chapitre « du dimanche » - ou, si vous préférez, du samedi. Qu’à certains égards ce septième chapitre n’ajoute rien, voilà qui pourrait sceller la spéculation sur le chiffre. » (page 396)
Et ça continue avec une quatrième partie intitulée « SEPT : POST-SCRIPTUM ».