{Lifestyle} Bilan de 10 jours de digital detox

Par Alittlepieceof @Alittle_piece

" On n'est plus dans un monde de parole, mais dans un univers où il faut rendre gorge. Nous ne cessons de communiquer, mais nous nous rencontrons de moins en moins. " David Le Breton.
Cet Anthropologue et sociologue, professeur à l'Université de Strasbourg livrait il y a vingt ans déjà sa vision d'une société surconnectée, saturée de sens et de sons, victime de ce qu'il nomme la "tyrannie de la communication".
Cette tyrannie de la communication passe à mon sens par tous ses nouveaux modes de communication que nous offre Internet, les mails et les réseaux sociaux. Faire une digital detox est donc un bon moyen de s'interroger sur l'utilisation que l'on en fait et peut-être changer quelques unes de nos habitudes.
Retour sur la petite digitale detox que j'ai faite pendant les vacances, les raisons qui m'ont poussée à le faire mais aussi et surtout les bienfaits que cela m'a apporté.

La plupart d'entre vous ont compris (je l'espère) que je ne portais aucun jugement ni ne donnais de leçon à personne à travers mon article et que j'avais simplement envie de partager mon expérience personnelle avec vous.

Plusieurs facteurs ont motivé cette déconnexion :

  • L'envie de profiter pleinement de mes vacances en changeant toutes mes habitudes y compris celles de mes modes de communication.
  • M'interroger sur mon utilisation des réseaux sociaux et sur ce que cela m'apporte réellement afin de trouver et de cultiver mon propre équilibre numérique quotidien
  • Je savais que nous partions en camping, sans possibilité de connexion wi-fi alors la déconnexion était inévitable, autant en profiter pleinement pour revoir mes habitudes
  • L'inactivité digitale inhérente au mois d'août. La blogosphère tourne au ralenti l'été, comme certaines entreprises ou les administrations. J'ai préféré attendre la rentrée pour publier des articles qui me tiennent à coeur et sur lesquels j'ai passé beaucoup de temps. Je serais plus à même d'échanger avec vous de la sorte. Je savais aussi qu'ainsi je rentrerais avec de nouvelles inspirations que je n'aurais probablement pas eu en restant connectée autant qu'habituellement.

Durant ma première semaine de congés, j'étais chez moi et malgré un emploi du temps chargé (c'est que ça demande de l'entretien, une maison...) il m'a semblé difficile de réellement me déconnecter. J'ai donc gardé les mêmes habitudes que je vous ai décrites ici.

Sans être réellement accro, je me suis rendue compte que consulter les réseaux sociaux, publier sur Instagram et autre était devenu une sorte d'habitude dont j'avais du mal à me défaire, en tout cas tant que je n'avais pas quitté mon chez moi et mon quotidien. Même en vacances.
Il a fallu que nous partions pour la Bretagne pour que, vraiment je me coupe de tout cela.
Une fois arrivés à notre destination, et après avoir pris soin de prévenir mes proches que nous allions bien, j'ai éteint mon téléphone comme j'ai fermé la porte de ma maison derrière moi au moment du départ.
Mon smartphone est ainsi resté au fond de mon sac la majeure partie du temps et je ne l'allumais que le soir, juste pour voir si j'avais des SMS de ma famille ou de mes amis, pour l'éteindre à nouveau presque aussitôt pour économiser la batterie (les possibilités de rechargement sont limités en camping) et continuer à profiter de mon séjour sans distractions extérieures.
Je n'ai ressenti aucun manque.
A mi séjour, mon téléphone a cessé de fonctionner et là j'ai eu quelques sueurs froides parce que si me passer des réseaux sociaux pendant 10 jours ne m'a posé aucun souci, ne plus être joignable du tout a été pour moi source d'angoisse (d'autant que mon fils lui était en vacances à l'autre bout de la France).
Heureusement, j'ai réussi à le réparer pour me rendre compte au final... que je n'avais rien raté de bien important !

Je vous l'expliquais dans mon précédent article, je ne me considère pas comme une ultra-connectée. J'ai travaillé dans le domaine du digital pendant 10 années et passer mes journées devant un écran a provoqué chez moi, à force, une certaine lassitude. Je ne me vois donc pas me remettre devant un écran une fois rentrée chez moi. Ma vie a beaucoup changé ces 4 dernières années et ma priorité est et restera ma vie privée, celle que je ne partage pas, nulle part, en tout cas pas sur les réseaux sociaux.
Cette digitale detox m'a donc permis de me conforter dans cette voie et de continuer à privilégier, autant que possible, une connexion raisonnée.
Cela ne veut pas dire se déconnecter totalement mais choisir quand et comment se connecter, ce que l'on partage et ce que l'on en attend.
Je n'ai donc réactivé aucune notification.

Se concentrer sur l'essentiel

Ce qui a été chouette c'est de voir que, même sans être connectée à Internet ou aux réseaux sociaux, j'ai continué à avoir des contacts avec certaines personnes et au final c'est bien le plus important. Cela n'a fait que confirmer que le reste n'est que superflu.
J'ai repoussé autant que possible le moment de me " reconnecter " parce que je me suis rendue compte que ce mode de communication avait plus d'effets négatifs sur moi que je ne le pensais.
Et je ne suis apparemment pas la seule puisque beaucoup de blogs font écho cet été de ce sentiment anxiogène que provoquent les réseaux sociaux et d'une certaine lassitude des comportements qui leur sont associés.
Bien souvent la communication digitale est source d'interprétation et par conséquent, de déceptions.
Se déconnecter permet de se re-concentrer sur d'autres manières de se parler ou de s'informer.
Ce que dit David Lebreton est juste " La matière première du lien social, de l'amitié, de l'amour, c'est l'échange de parole, mais dans une mutuelle reconnaissance du droit de se taire et dans la prise en compte du visage de l'autre. "

Les réseaux sociaux comme remède à l'ennui

Je me suis surtout rendu compte qu'à 90% du temps, je consultais mon smartphone par ennui ou que je prenais certains réseaux sociaux comme défouloir.
Durant mes vacances, occupée à me balader, à découvrir une région, à contempler la mer... à aucun moment je n'ai ressenti le besoin de regarder mon téléphone ou même de l'allumer.
J'ai découvert pendant mon séjour en Bretagne dans lieux sublimes et pourtant, à aucun moment je n'ai eu envie de les partager dans l'instant.
J'avais plutôt envie de profiter pleinement du moment présent et de choisir quand et comment je le partagerais, ultérieurement.
Évidemment, après m'être fait voler mon reflex, je regrette un peu de n'avoir pas pris plus de photos avec mon smartphone, mais c'est ainsi et au final, les moments que j'ai vécus durant ces 10 jours, juste avec mon amoureux, ont une place intacte dans mon coeur, photos ou non à l'appui.
Je me suis rendue compte que parfois cette hyperconnection qui fait partie de notre quotidien était chez moi source de malaise. Comme si nous n'avions plus l'opportunité de choisir le moment de dialoguer avec les autres ou non.
Si j'aime énormément partager (c'est la vocation première de ce blog), à travers les photos que je publie sur Instagram ou les articles que je publie ici, il est primordial de se laisser le choix de le faire ou non. Je crois que c'est là la clé de l'équilibre.

Moins se connecter c'est :
  • Vivre dans l'instant
  • Lire plus
  • Mieux dialoguer
  • Retrouver le plaisir d'écrire à la main
  • Développer sa créativité
  • Retrouver l'inspiration

Ce décrochage a été extrêmement salvateur.
Si j'avais déjà des habitudes plutôt tournées vers la connexion maîtrisée, cette déconnexion quasi totale m'a fait tellement de bien que j'ai envie de continuer dans cette voie, non pas en me déconnectant totalement mais en continuant de choisir ce que j'ai envie de partager et comment je le partage.

Mon envie aujourd'hui : partager du bonheur, en premier lieu avec les gens que j'aime si possible, faire des réseaux sociaux un vecteur de bienveillance et de découverte mutuelle.

Pour rappel vous pouvez me suivre ici et ici.