ECHO, un jeu à votre image

Publié le 06 septembre 2016 par _nicolas @BranchezVous
Exclusif

Rares sont les jeux vidéo dont la jouabilité surprend l’aficionado que je suis. Pourtant, dernièrement ce sont plutôt ceux issus du volet indépendant de l’industrie, qui furent à même de me faire décrocher un «Wow, nice!». Le dernier en date se nomme ECHO.

Que l’on remplace l’arme à feu par des pistolets à peinture, à créer des portails, ou destinés à soulever et interagir avec des objets à distance, les jeux de tirs ont rarement offert des défis très variés.

Dans une industrie prompte à plagier les jouabilités les plus populaires, les jeux de tir à la première et à la troisième personne ont sans doute été les styles les plus souvent déclinés à toutes les sauces en dépassant généralement les limites du ad nauseam. Que l’on remplace l’arme à feu par des pistolets à peinture, à créer des portails, ou destinés à soulever et interagir avec des objets à distance, les jeux de tirs ont rarement offert des défis très variés. En règle générale, ce sont davantage vos réflexes qui sont mis à l’épreuve que votre sens de la réflexion. OK, je vous l’accorde, des jeux comme Portal ont démontré le contraire, mais des succès équivalents demeurent l’exception qui confirme la règle.

Avec ECHO, le studio danois Ultra Ultra nous rappelle que les pays de la mer Baltique sont toujours là pour nous amener un vent de fraîcheur, sans mauvais jeu de mots. Rappelez-vous (je m’adresse aux plus vieux d’entre nous… je sais c’est terrible), Max Payne, création des studios finlandais de Remedy, avait révolutionné en 2001 le shooter à la troisième personne avec son Bullet Mode et ses scènes de fusillades dignes des films d’action hollywoodiens les plus explosifs.

Cette fois-ci, on doit encore tirer sur ses adversaires, mais c’est plutôt le contexte qui change que les actions elle même. Dans ECHO, vous incarnez En, une jeune femme qui se réveille d’une stase de plus de 100 ans, dans un palace immense et splendide, réminiscence d’une époque révolue où les humains peuplaient la Terre. S’il est totalement vide, le Palace n’est cependant pas dénué de défis car il vous offre le plus grand des challenges, vous battre contre votre pire ennemi : vous même. La bande annonce met en scène les remarques de ce qui semblent être un couple de chercheurs dédiés à l’observation de ce seul et unique personnage. On se croirait presque face à GLaDOS.

Hé! Mais c’est moi ça!?

Dans ECHO, vos seuls et uniques ennemis seront justement de véritables échos de vos propres actions. Ces «clones» apprennent de vos actions durant des cycles pouvant se comparer à ceux des jours qui passent ou à des sessions de capture. En effet, lorsque la lumière est allumée, le bâtiment enregistre et analyse chacun de vos mouvements, de vos comportements et chacune de vos réactions, afin de les intégrer dans les I.A. – les «échos» – qu’il vous opposera dans le prochain cycle.

Vous êtes plutôt discret et furtif? Attendez-vous donc à vous faire surprendre. Vous êtes franchement du type Rambo? Vous risquez de vous faire tirer dessus sans la moindre sommation.

Lorsque les lumières s’éteignent, vous pouvez agir comme bon vous semble sans crainte de voir l’intelligence artificielle principale du Palace s’en inspirer pour reprogrammer ses échos, le Palace est alors aveugle et sourd.

Au retour de la lumière, tous les ennemis que vous affronterez auront intégrés vos tactiques et le style que vous aurez adopté au cycle précédent afin de vous l’opposer et de voir comment vous réagirez. Une sorte de reboot avec une mise à jour des algorithmes faisant évoluer vos clones (il faut croire que Windows les a inspiré). La seule certitude que vous avez, le Palace n’a qu’un seul objectif, vous éliminer.

Vous êtes plutôt discret et furtif? Attendez-vous donc à vous faire surprendre. Vous êtes franchement du type Rambo? Vous risquez de vous faire tirer dessus sans la moindre sommation. Il en va de même aussi pour votre façon d’évoluer dans cet immense hôtel que ce soit en sautant, glissant ou en interagissant avec les objets présents.

Il va donc falloir la jouer finement et modifier vos stratégies constamment afin de contrer le «vous» du cycle précédent. Tout un défi en perspective, tant en termes de réflexes que de réflexion!

Des visuels à couper le souffle

L’avantage lorsqu’on développe un jeu avec un seul style d’environnement et un seul modèle de personnage, c’est que l’on peut mettre plus de temps dans les décors. Je vous laisse vous même apprécier la splendeur de ce palace pas franchement reposant.

Bâti sur le moteur Unreal 4, dont on voit depuis plusieurs mois des démos techniques visuellement bluffantes, ECHO n’a rien à leur envier. Avec une direction artistique assumée et un style qui lui ait bien propre, nul doute qu’ECHO saura séduire les amateurs d’architecture et de décoration d’intérieur. Pour un shooter, faut le faire quand même non?

Le jeu devrait être disponible au printemps prochain sur PC et sur consoles sans pour autant préciser lesquelles. Rendez-vous donc début 2017 pour un titre en accord avec les défis de notre temps à savoir si nous sommes encore assez brillants pour nous adapter à un contexte que nous avons nous même généré. Un peu de philosophie avec ça?