La rue, une alternative démocratique ?

Publié le 22 septembre 2016 par Alf Raza

La rue, une alternative démocratique ?

La démocratie, un bien grand mot pour peu de chose en Afrique : aucun pays de ce continent ne peut se targuer d’être le fidèle défenseur de cette « dame » vielle de plusieurs millénaires, celle-là même dont les descendants des citoyens qui l’ont engendré ne peuvent même pas se prévaloir d’en être  de dignes héritiers, on a tous pu voir où en étaient et où en sont les grecs actuellement … Et pourtant c’est en Afrique qu’on peut trouver le plus de gens qui se plaisent et se complaisent à se dresser en champions « incontestés » de la démocratie ! Quelle vanité déplacée ! La Grande île en a eut pour son grade de ces lots de gigolos de tout acabit, se disant pourfendeurs des diktats et autres abus  et champions invétérés de dame « Démocratie » qui a été accommodée malheureusement à toutes les sauces en quelques décennies sur ce continent noir!

Pas plus loin que la dernière transition, les malagasy ont vu défiler sous leurs yeux tout un panel de « biens pensants » donneurs de leçons, étiquetés comme étant des spécialistes « ab ante » ! Quelle aberration ! Aberration avérée et d’autant plus justifiée par les faits aujourd’hui : un de ces corbeaux volubiles,  le sieur Jean Ping, bien connu des malagasy de par ses séjours fréquents en leurs terres, aux frais de la princesse s’il vous plaît, dont les expertises et médiations ont abouti à l’élaboration et à la mise sur les rails de la fameuse « feuille de route » tant adulée par toute une frange de la classe politique locale à une certaine époque, eh bien, actuellement , ironie du sort, ce même sieur Jean Ping se retrouve dans son pays entraîné dans le tourment d’une bataille électorale qui a tournée au vinaigre : ah, démocratie quand tu te taille ailleurs que chez l’expert, quelle bazar ! Les aficionados de l’expert es démocratie en sont finalement réduits à descendre dans la rue pour revendiquer, mettant leur pays en porte-à-faux ! Un mode de démocratie de la rue?

Juste retour des choses diront ceux qui n’ont jamais apprécié l’ingérence étrangère qui a été imposée pour régler l’imbroglio engendré par le putsch de 2009 et dont les stigmates se font encore ressentir jusqu’à maintenant, sombrant le pays dans un bourbier tel qu’une totale léthargie dont il n’est pas près d’en sortir s’en est suivi. Les caricaturistes s’en sont d’ailleurs donnés à cœur joie, poussant le bouchon jusqu’à suggérer à Jean Ping de reprendre à son propre compte « sa » fameuse feuille de route ! Il y a de quoi en rire effectivement !

Ah démocratie quand tu nous tiens ! Ou plutôt, … quand tu nous échappe ! Car pour la Grande île, les résultats des courses n’est autre qu’un cinglant fiasco ! Et à la presse d’en faire les frais ! Avec la prolifération exponentielle d’organes de presse et de médias de toutes sortes, parsemée de fermetures forcées d’autres également, durant la transition et après la transition, le monde du journalisme n’a jamais été aussi mal en point qu’actuellement avec ce code scélérat sur la communication tant décrié. Au final, pas si « fun » que ça la démocratie dans l’île Rouge !

Jamais de mémoire de journaliste on n’a vu des journalistes descendre dans la rue pour manifester dans notre île ! Et ce n’est pas près d’être fini vu ces collectes, dans la rue des grandes villes de l’île, de signatures pour s’indigner contre cette nouvelle loi sur la communication qui n’est autre qu’une muselière pour les journalistes officiant dans la grande île. Alors, a fortiori, la rue est-elle devenue le seul support pour une meilleure démocratie ? Les feuilles de choux étant ce qu’elles sont actuellement, se tourner vers la rue risque fort de dénaturer le fond des revendications des journalistes au point d’en obtenir l’effet inverse, mais bon, c’est un risque à courir, non ? Comme on dit : Faute de grives, on mange des merles !

Alf Raza