Cachemire : la tension montre après des « frappes chirurgicales » de l’Inde

Publié le 30 septembre 2016 par Enjeux.info @enjeuxinfo

Par Talia Stiegler - 30/09/2016 | 12:40

La tension est montée de plusieurs crans entre l'Inde et le Pakistan. Une dizaine de jours après l'attaque d'une de ses bases militaires dans la région disputée du Cachemire, l'Inde a mené jeudi des " frappes chirurgicales " le long de la ligne de démarcation, où au moins deux soldats pakistanais ont été tués.

Cette escalade pourrait mener à l'affrontement entre les deux frères ennemis puisque l'Inde accuse le Pakistan de soutenir en sous-main les infiltrations et la rébellion armée dans la partie du Cachemire contrôlée par New Delhi.

A New Delhi, le lieutenant-général Ranbir Singh, directeur-général des opérations militaires, a expliqué que les frappes menées dans la nuit par l'armée indienne visaient des " bases terroristes " installées le long de la ligne de cessez-le-feu.

L'officier indien a évoqué des " informations très spécifiques et crédibles ", sans plus de détails, selon lesquelles des groupes basés au Pakistan avaient l'intention de pénétrer clandestinement en Inde en traversant la frontière de facto entre les deux pays dans le but d'y mener des attaques dans la région du Cachemire ou d'autres métropoles indiennes.

Pour le Pakistan, l'Inde a déclenché des tirs transfrontaliers qui ont coûté la vie à deux soldats pakistanais et blessé neuf autres, et auxquels le Pakistan a répliqué. Les échanges de coups de feu se seraient poursuivis durant la nuit et jusqu'au matin. Le gouvernement pakistanais tient ce vendredi une réunion de crise pour évoquer la suite à donner à une " agression manifeste et injustifiée ".

L'Inde se trouvait dans une situation délicate entre maintenir son statut de puissance et venger les victimes de l'attaque du 18 septembre dernier contre une de ses bases militaires à Uri, au Cachemire, qui a fait 18 morts parmi ses soldats, ce qui en fait l'attaque la plus meurtrière au Cachemire depuis plus d'une décennie. Le Premier ministre indien Narendra Modi avait prévenu que des mesures seraient prises en représailles de cette attaque.