Agir sur les méta-rythmes littoraux

Par Villefluctuante

1. Temporalités littorales

1.1. Fluctuation historique et saisonnière de l'espace littoral

1.2. Une approche rythmique du littoral

1.3. Paysages littoraux entre climat et culture

2. Le temps de la transformation

2.1. Temporalité des phénomènes naturels, risques et effets du changement climatique

2.2. Le temps des projets d'interface terre mer

2.3. Changer les méta-rythmes pour changer les effets du changement climatique

Changer le climat ?

1. Temporalités littorales

1.1. Fluctuation historique et saisonnière de l'espace littoral

1.1.1. Fixation artificielle du trait de côte

Il est intéressant de remarquer que cette précision cartographique fut précédée de peu par la relance de la poldérisation dans le bas-Poitou, entre autres du Marais de la Petite Flandre (1607) situé au-dessus de Rochefort, sous la houlette avisée d'ingénieurs et d'investisseurs hollandais. Parallèlement le royaume entreprenait l'assèchement des marais et ce mouvement s'accompagna de la réalisation de nombreuses levées et digues de terre pour ourler ces terres nouvellement gagnées pour l'agriculture et l'élevage. La fixation de la limite du rivage passait déjà par des aménagements physiques. L'implantation du grand arsenal maritime à Rochefort en 1666 ne fit que renforcer le besoin de connaitre et fixer ces rivages stratégiques.

1.1.2. L'artificialisation progressive du littoral

Désormais, au rythme naturel des grandes marées et des tempêtes se superposait un rythme touristique. La promotion d'un tourisme populaire après la Seconde Guerre mondiale va parfaire l'urbanisation au plus près du rivage le long du littoral atlantique. Résidences secondaires, campings et centres de vacances vont s'installer dans le paysage de manière désorganisée. L'artificialisation du littoral repose dès lors sur deux ressorts : l'urbanisation inconsidérée du rivage d'une part, mais aussi - et peut-être avant tout - sur la construction d'un imaginaire littoral.

Cette représentation du littoral puise sa source dans l'essor des " bains de mer " puisque les artistes ont considérablement participé à la médiatisation des bains de mer en suivant le " Tout-Paris ". Les descriptions littéraires et picturales, empruntes de romantisme, auront une importance capitale dans la constitution d'un imaginaire balnéaire. Gustave Courbet peignant la mer majestueusement mais aussi Émile Zola s'entichant de la photographie naissante à Royan dès 1886. Cet imaginaire s'est renforcé au fil du XXe siècle avec l'essor du tourisme et le marketing publicitaire tout en réduisant considérablement la variété des éléments de paysages littoraux à quelques archétypes : les plages sous un soleil estival, la mise en scène des belles villas faisant théâtralement face à l'océan, les sentiers des douaniers devenus lieux de promenade... Cette imagerie conditionne non seulement notre regard mais aussi notre rapport de proximité au rivage.

1.1.3. Se défendre contre la mer

D'une gestion des terres agricoles conquises sur la mer, les défenses maritimes ont pris au cours du XXe siècle un sens nouveau par la protection d'un littoral récemment urbanisé, et le recours à un art constructif pour s'opposer à l'érosion et à la submersion des côtes d'une altimétrie basse, meubles ou friables. La doctrine élaborée patiemment préconise des ouvrages lourds tels les épis, enrochements, brise-lames ou encore des digues et autres levées... De multiples ouvrages qui participent à la fabrication d'un véritable bouclier contre la mer et la constitution d'un paysage défensif bien loin de l'idéal romantique.

1.2. Une approche rythmique du littoral

1.2.1. Des rythmes littoraux

La saisonnalité littorale est primordiale dans l'usage du littoral par le tourisme mais aussi pour l'activité économique à forte valeur symbolique que représentent les cultures marines (mytiliculture, ostréiculture et marais salants) et la pêche. Les appropriations symboliques du littoral sont récréatives d'une part, et économiques d'autre part, entre ceux qui usent des lieux et ceux qui les exploitent. Les rythmes récréatifs sont en eux-mêmes variés : occupation à l'année pour les retraités, ponctuelles pour les possesseurs de résidence secondaire, sur une large plage estivale (allant de mai à octobre) pour le tourisme culturel et concentrés sur les mois de juillet d'aout pour un tourisme familial et balnéaire. Ces rythmes sont eux-mêmes habités par d'autres rythmes, ne seraient-ce que quotidien : la plage l'après-midi (que la marée soit haute ou basse n'y change rien), les longues soirées d'été passées entre amis... D'autres rythmes plus mineurs mais très symboliques existent liés par exemple à la pêche à pied lors des grandes marées ou encore à l'organisation de festivités particulières (festival des Francofolies de La Rochelle par exemple). Ces rythmes-là sont issus de pratiques sociales qui influencent considérablement les perceptions du littoral et ce point sera crucial dans la suite de cet article.

1.3. Paysages littoraux entre climat et culture

À Royan, un arrêté municipal de 1820 stipule qu'il est interdit de " laver les cochons, les chevaux et autres bestiaux à la mer au moment où l'on prend les bains ". Voilà qui pose la coexistence parfois délicate de rythmes liés à des pratiques sociales et de leur perception.

Le littoral en lui-même ne se sait pas qu'il est rythmique. Il n'y a des rythmes littoraux que par la perception de la récurrence des évènements naturels que les hommes organisent selon des temporalités liées à leurs propres contingences. Le mouvement des marées est dû à la rotation astronomique de la lune dont le cycle provoque une récurrence. Si la marée est elle-même cyclique, le rythme est ce que nous en percevons en lui donnant du sens. En d'autres termes, les rythmes que nous décelons temporalisent les phénomènes maritimes. L'observateur du littoral crée ce paysage sans pour autant abandonner son rôle de témoin extérieur aux phénomènes à l'œuvre : il s'opère un dédoublement où l'observateur est saisi par les rythmes des éléments naturels en même temps qu'il les construit.
Or ce que nous descellons de ces rythmes construit des paysages culturels au sens ou ils forment un tout à partir de la perception d'une interrelation entre des rythmes naturels et des pratiques sociales mais aussi des occupations anthropiques. La Convention européenne dite " de Florence " (2000) définit le paysage comme " une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ". Les paysages culturels sont définis par l'UNESCO comme les paysages définis et créés intentionnellement par l'homme, les paysages évolutifs, et les paysages culturels associatifs. Bien que cette dernière définition s'applique à des sites très spécifiques relevant d'un intérêt international, elle est éclairante sur les différentes interactions possibles entre une société et son environnement pour former les paysages culturels ordinaires. Les paysages littoraux tiennent surtout des deux dernières définitions : paysages évolutifs vivants, ils conservent un rôle social très actif, et paysages culturels associant des phénomènes artistiques ou culturels à l'élément naturel.
Sur des territoires littoraux fortement anthropisés, tout est paysage culturel car perçu et modifié de longue date. Le paysage est alors assumé comme un ensemble de signes qui sont autant de reflets incomplets et déformés de signifiés naturels. Or l'intuition nous pousse à penser que les paysages culturels sont le reflet des méta-rythmes littoraux, qu'ils offrent au regard de l'observateur l'image arrêtée de ces méta-rythmes en mouvement.
Hier, la mer faisait peur au point d'accrocher des exvotos dans les églises lors de procession, ce qui est une expression culturelle. Aujourd'hui, nous nous rassurons en édifiant et rehaussant des digues sur toutes les côtes à risque, ce qui affecte considérablement les paysages culturels. Demain, peut-être apprendrons-nous à vivre avec les aléas naturels - ce qui n'empêche pas une gestion technique dans la réduction des vulnérabilités - mais dans des paysages culturels renouvelés.

2. Le temps de la transformation

Pour aborder le temps de la transformation, il faut tout d'abord observer les effets rythmiques du changement climatique. Ensuite une relecture temporelle et rythmique sera faite de deux projets d'adaptation en Charente-Maritime. Enfin, ces exemples nous permettrons d'envisager une intervention sur les méta-rythmes qui le compose, et au-delà, la coconstruction d'un paysage culturel littoral évolutif.

2.1. Temporalité des phénomènes naturels, risques et effets du changement climatique

Les six principaux enjeux liés au climat pour notre aire d'étude sont issus de l'étude " Stratégies territoriales d'adaptation au changement climatique dans le grand sud-ouest ", de la Mission d'étude et de développement des coopérations interrégionales et européennes pour le Grand Sud-ouest (2011). Rappelons que le changement climatique exacerbera des risques naturels déjà présents en entrainant une extension des zones exposées.

2.1.1. Enjeu 1 : L'adéquation entre ressource, demande et préservation de la qualité de l'eau

2.1.2. Enjeu 2 : Le déport du trait de côte et ses conséquences sur l'urbanisme et les zones naturelles

2.1.3. Enjeu 3 : La préservation du potentiel adaptatif de la biodiversité

2.1.4. Enjeu 4 : Un urbanisme qui répond aux objectifs d'atténuation et d'adaptation

2.1.5. Enjeu 5 : L'adaptation des productions agricoles et marines

2.1.6. Enjeu 6 : La transition touristique

Les départements de la façade atlantique sont parmi les premiers en termes de fréquentation de touristes français. Ils tirent des ressources importantes de cette activité qui se concentre essentiellement sur le littoral et les iles. Or l'offre touristique est fondée sur des ressources très dépendantes du climat. Le changement climatique pose la question de l'évolution du tourisme sur le littoral soumis aux risques côtiers (érosion et submersion) et aux conflits d'usage autour de la ressource en eau.
La principale conséquence du changement climatique pour le tourisme va être l'augmentation du potentiel touristique estival avec un nombre de journées d'été en augmentation, soit un allongement de la saison. Ce même phénomène va aussi entrainer de conséquences négatives avec l'eutrophisation des eaux et le développement des algues vertes. Parallèlement, les risques côtiers vont entrainer une évolution notoire des pratiques touristiques de bord de mer ainsi que la nécessité de relocaliser les activités économiques les plus sensibles. Enfin, les effets du changement climatique auront un impact sur les résidences secondaires et de loisirs très présentes dans les zones les plus vulnérables.
Rythme majeur du littoral français, le tourisme au sens large va donc beaucoup évoluer pour adapter ses offres en proposant des séjours hors vacances scolaires, en développant des activités nautiques tout en relocalisant les activités trop proches de l'eau. Les résidences secondaires et de tourisme vont elles aussi devoir engager un retrait : combien de temps encore la solidarité nationale acceptera de protéger à grands frais des constructions inoccupées la plupart du temps ?
L'énoncé des rythmes littoraux ainsi que la lecture rythmique des enjeux du changement climatique pour notre aire d'étude a permis de dégager le postulat de l'existence de méta-rythmes. La nécessaire adaptation au changement climatique des zones littorales vulnérables pourrait passer par une intervention visant à modifier certains de ces méta-rythmes pour agir sur notre relation aux effets du climat. Après une reconnaissance de la nature rythmique du littoral, c'est bien vers une philosophie de l'action que nous nous tournons.
Voici donc les six enjeux d'adaptation littorale au changement climatique sur la façade atlantique : l'adéquation entre ressource et demande en eau, le déport du trait de côte, un urbanisme qui répond aux objectifs d'atténuation et d'adaptation, l'adaptation des productions agricoles et marines, et enfin la transition touristique. Ces enjeux sont les conséquences des effets attendus du réchauffement climatique (élévation de la température moyenne de l'air et de la mer et augmentation des périodes caniculaires) desquels découlent des effets secondaires tout aussi inquiétants comme l'élévation du niveau de la mer et les déports du trait de côte et du biseau d'eau salé. L'énoncé de ces enjeux prépare l'adaptation.

2.2. Le temps des projets d'interface terre mer

Deux projets d'adaptation au changement climatique retiennent l'attention sur la façade charentaise : le traitement des zones de solidarité post-Xynthia dans le cadre d'un atelier national puis régional.

2.2.1. Les suites de Xynthia en Charente-Maritime

Fin février 2010, une tempête hivernale classique, nommée Xynthia, a frappé le littoral français centre atlantique en pleine nuit, en concomitance avec un fort coefficient de marée et une période de hautes eaux. Elle a détruit des digues, fait déborder des cours d'eau et submergé de très vastes territoires insulaires et continentaux habités et agricoles, extrêmement vulnérables car souvent poldérisés au cours des siècles. Cette tempête a mis en évidence des défaillances dans la chaine d'alerte, l'anthropisation et l'urbanisation littorale excessive occultant souvent les notions de risques de submersion et d'inondation, et enfin le défaut d'entretien des digues.
L'État a rapidement pris la décision de racheter, pour les déconstruire, les biens situés dans les zones d'extrême danger. Ces secteurs ont été appelés zones de solidarité (ZDS). L'État a également créé des zones de prescriptions spéciales où les biens doivent faire l'objet d'aménagements spécifiques (niveaux refuges, ouvertures dans les toitures, mise en sécurité électrique...) pour faire face aux risques de submersion et d'inondation. Ces classements et ces opérations constituent d'une certaine manière une première étape de désurbanisation littorale, et une pièce de la gestion intégrée du littoral, qui complète les autres outils en place liés à la planification et à la gestion foncière : volets littoraux des SCoT, acquisitions par le Conservatoire du littoral et le département.
Dans les mois qui ont suivi la tempête, les services centraux du Ministère de l'Écologie ont proposé aux collectivités d'engager une réflexion partagée sur le devenir de ce littoral. Pour cela, ils ont mis à disposition du Préfet, des collectivités et des services déconcentrés, une équipe pluridisciplinaire d'experts chargée pendant six mois de construire un projet global sur l'ensemble du territoire. Mais cet Atelier national exceptionnel pratiqua un biais dans le raisonnement par l'absence de prise en compte des contraintes règlementaires et administratives dans le projet proposé. Les services déconcentrés ont pris le relai de cette réflexion en l'adaptant au contexte local, par la création de l'Atelier littoral régional dont l'objet était " l'étude des sites pour leur aménagement environnemental après déconstruction ". Les deux ateliers présentent une subite accélération de la prise en compte politique et de la réflexion paysagère sur l'aménagement littoral dans les zones à risques. L'échec opérationnel partiel du premier et les résultats mesurés du second sont aussi éloquents sur le rythme même du projet d'adaptation et kairos, l'instant propice de sa réalisation.
Le projet de l'atelier national se voulait global et progressif en regroupant les constructions nouvelles au-dessus d'un niveau d'altitude minimum, en protégeant les espaces sensibles (agricoles, zones humides et marais) par des limites pérennes et en valorisant la voie La Rochelle - Rochefort en " boulevard de la mer ". Le programme d'actions de l'atelier régional a été élaboré pour chaque commune étudiée. Sur Charron, le retour vers des zones de pâtures (renaturation) s'accompagne d'une mise à disposition du foncier pour la création de nouvelles défenses contre la mer et la création d'un pôle mitylicole. Pour Aytré, la priorité reste la reconstruction et la sanctuarisation partielle de la dune à l'image de ce qu'elle était en 1933, contribuant à la défense côtière naturelle et passive. À Port-des-barques seront créés un parc de loisir et un fossé recalibré pour faciliter le ressuyage plus rapide du village lors de submersions et d'inondations, ainsi que le creusement de bassins pour la gestion des eaux pluviales. Sur Yves / Châtelaillon-Plage seront assurées une continuité de la promenade littorale avec vue sur la baie et la création d'espaces publics de contemplation. Les zones de solidarité de Fouras, situées sur la Pointe de la Fumée (presqu'ile plate entièrement poldérisée et urbanisée en un siècle) sont destinées à lui redonner une vocation maritime avec une reconquête visuelle sur la mer des Pertuis en intégrant une " défense douce " au niveau du tombolo. Sur l'Île d'Aix, les terrains seront remis en pâture. Enfin, sur les communes de St-Pierre et St-Georges-d'Oléron, liées par un chenal, les promenades seront réaménagées, les varennes réaffectées au maraichage tout en intégrant des projets de défense contre la mer.

2.2.2. Enseignements rythmiques

2.3. Changer les méta-rythmes pour changer les effets du changement climatique

Définir des méta-rythmes n'est pas une chose aisée. Toute combinaison de rythmes peut potentiellement donner lieu à un rythme des rythmes. Un rythme se définit comme le " retour à intervalles réguliers d'un repère constant, une alternance de temps forts et de temps faibles " (Dictionnaire Le Robert, 2016). Il englobe à la fois la notion de mouvement périodique et l'allure à laquelle s'exécute une action ou se déroule un processus. " Méta " exprime " ce qui dépasse, englobe " (Dictionnaire Le Robert, 2016). Sur la base de cette simple définition, nous pouvons fixer cinq règles à la définition d'un méta-rythme :

  • Qu'il soit la combinaison d'au moins un rythme naturel et un rythme social.
  • Qu'il soit perceptible comme une entité à part entière pouvant donner lieu à des périodicités identifiables (petites et grandes occurrences par exemple).
  • Que la combinaison soit associative en amplifiant les conséquences d'une simple addition des rythmes initiaux. Cette amplification peut se lire soit dans la périodicité, soit dans l'intensité.
  • Que la présence d'un rythme dominant soit compensée par son interdépendance à au moins un autre facteur.
  • Que la modification d'au moins un des rythmes le composant puisse apporter un changement à l'ensemble (par le jeu de la structure interne du méta-rythme faites de relations de causalité).


Une première approche matricielle des méta-rythmes (voir annexe) révèle deux méta-rythmes. Le premier est d'ordre balnéaire qui associe le rythme quotidien des marées, les saisons climatiques, la variation des activités de bord de mer (baignade, farniente et autres pratiques récréatives) et l'occupation des installations de rivages. Il croise essentiellement des rythmes quotidiens et saisonniers, tout en composant le paysage balnéaire le plus commun : une plage à marée haute l'été, des baigneurs et des personnes étendues sur la plage tandis que quelques installations bordent le rivage (la cabane des maitres nageurs, des sanitaires, éventuellement quelques paillotes...). C'est la carte postale que les estivants retiendront de leurs vacances. Or que se passerait-il si nous modifions un des éléments comme la distance qui sépare les installations à la mer ou encore les pratiques. À la plage de Chef de baie à La Palice, la plage de poche étant insuffisante, les estivants s'installent de plus en plus sur une prairie artificielle surplombant le rivage. Ce recul, au-dessus des enrochements, modifie quelque chose localement dans le méta-rythme balnéaire : que la marée soit haute ou basse, les estivants y trouvent un espace inchangé car non soumis aux aléas de la mer, atténuant l'influence de cette dernière.

Le second méta-rythme, conchylicole, associe les saisons climatiques, la variation du trait de côte, les productions conchylicoles et agricoles, les milieux naturels et les installations du rivage. Il s'agit d'une association rythmique moins flagrante du premier regard mais réelle. Si nous considérons le caractère naturel de la Charente-Maritime avec la présence de nombreux marais littoraux et leur concurrence avec les activités conchilycoles nécessitant des installations proches du rivage, nous révélons un système de relations très fin et identitaire de ce littoral. C'est alors un autre paysage qui apparait entre nature et culture marine. Les rythmes à l'œuvre sont plus vastes, allant de la saisonnalité dans le fonctionnement hydrologique des marais ou encore les productions ostréicole et miticole, à des durées plus longues liées à l'érosion marine et à la modification lente des milieux. Agir sur un de ces rythmes peut modifier le méta-rythme. Faire par exemple des productions conchylicoles les sentinelles du changement climatique par le développement d'un tourisme culturel spécifique pourrait permettre de sensibiliser les visiteurs sur l'évolution du trait de côte et des milieux.

La recherche des méta-rythmes littoraux ne fait que commencer. Elle nécessitera une approche pragmatique par l'observation du fonctionnement littoral et un partage avec les acteurs de terrain.

Tag(s) : #climate change