Perles de troc/commerce - Les millefiori

Publié le 07 octobre 2016 par Busuainn_ezilebay @BusuaInn_Ezile


Anciennes perles Millefiori et pierres



Récolte de coquillages Ezile Bay

Les aimables lecteurs et lectrices de ce blog en direct du Ghana (de plus en plus nombreux me disent les stats! Merci à vous... ) connaissent ma quasi addiction aux perles, graines et autres coquillages glanés sur les plages autours du Busua Inn ou Ezile Bay.

Détail d'un tableau de perles de verres, bronze, vertebres de poisson, graines...

Graines de raphia

Je dis souvent que le Ghanaest le pays où les perles parlent...Et elles me causent...Me racontent et murmurent de belles histoires,Du rythme,De la couleur,Des "allegro man non troppo"Des pauses et silences aussi...Car, je dois l'avouer c'est devenu plus qu'un hobby...Quasi comme le yoga pour d'aucunLa méditation pour d'autres..
Le Ghana est un pays réputé mondialement pour ses perles Krobo, produites dans la région Volta, à l'est du pays. Ces perles sont très écolo puisqu'elles sont crées à partir de bouteilles de verres-pilées-recyclées. Ici ce n'est pas du « green washing » ou écoblanchiment ...

Des Krobo de toutes sortes !


C'est aussi un pays où il est possible de trouver des anciennes perles de commerce, appelées trade beads. Elles peuvent avoir différentes origines, Tchéques, Italiennes.

Perles millefiori ou mille fleurs


Car aujourd'hui, c'est bien des magnifiques millefiori(ou mille fleurs, joli n'est-il pas?) que je voudrais vous entretenir. perles de troc, de commerce, Old venetian Glass African trade beads ou Venetian millefiori beads, chez nos voisins anglophones.
Elles sont originaires de Murano, une île près de Venise. Elles sont aussi appelées perles de troc. Les colons ont bien vite compris l'importance des perles en Afrique, à la fois parure, signe de hiérarchisation sociale et langage. Ne dit-on pas que les perles ont précédé l'or dans les échanges marchands ?
Le procédé de fabrication en est resté longtemps secret.

Remontons le temps et l'histoire...
Au XIIème siècle, Venise, la prospère, possédait de nombreuses manufactures de perles.  Ces dernières doivent leurs extraordinaire croissance à la situation géographique qu'offre Venise :  un réseau commercial bien implanté, une flotte marchande puissante la reliant à la mer noire, à la Méditerranée et à l'Europe.
En 1490, les verriers sont contraint de quitter Venise pour l'île de Murano en raison du danger que représentaient les fours pour la ville. Ils ne pouvaient divulguer les secrets de fabrication, prisonniers de leur Ile et menacés de mort s'ils tentaient de migrer.

La production de perles augmenta alors considérablement, grâce à l'évolution des techniques. Les verriers se sont fortement inspires par les objets de verre complexes de l'antiquité égyptienne et romaine. Les perles de verre sont classées d'après leur technique de fabrication : enroulement, étirage, moulage, soufflage.

Détail d'un bracelet réalisé avec des millefiori

Au XVe siècle, la fabrication des perles est toujours une industrie florissante. La gamme des produits comprend aussi bien les pasternostri, grosses perles travaillées à l'aide d'une broche pour maintenir le trou d'enfilage ouvert que les margarites, petites perles obtenues à partir d'une canne perforée. La perle rosetta semble avoir été inventée au XVe siècle par Maria Barovier, connue pour ses mosaïques de verre.
Au XVIe siècle commence à s'imposer une nouvelle perle « a lume » ou « a lucerna ». Travaillée au chalumeau, elle est ensuite façonnée à la pince et offre une grande variété de décors. Les perles au chalumeau sont très vite les plus prisées et les plus exportées.
Dès le XVIIe siècle, des perles de type vénitien sont fabriquées en Bohême et en Moravie parallèlement aux productions locales. Puis les perles de Bohême à la façon de Venise sont exportées vers la Baltique, la Russie, la Scandinavie, la Hollande, la France, l'Angleterre, l'Espagne et vers les terres de l'Empire Ottoman. Au XVIIIe siècle, Venise perd sa suprématie dans l'industrie des perles de verre, mais dès le XIXe, la production reprend son essor, notamment avec la reprise des anciennes techniques telles que le millefiori.
Le décor millefiori est obtenu par la fusion de murrines, baguettes de verre multicolores, juxtaposées dans un ordre choisi en un faisceau dont les sections restitueront le même motif régulier (rosace, fleurette, étoile, etc.). Les murrines sont obtenues par l’étirement d’une boule de verre formée de couches successives de verre de couleur disposées selon le dessin préétabli. Le verre millefiori se travaille à chaud par soufflage ou par moulage. Les sections de baguettes sont parfois englobées dans une masse de verre incolore ou confectionnées en perles.
Aujourd'hui le site de Murano est encore très actif dans la production du verre italien et notamment des perles.

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