Florence Hinkel : #Bleue

Publié le 26 octobre 2016 par Aude @bizzetmiel
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Ce que l’éditeur nous dit :

Depuis la création de la Cellule d’Éradication de la Douleur Émotionnelle, la souffrance psychologique n’a plus cours. Il suffit de se faire oblitérer, et on ressort comme neuf ; seul un point bleu à l’intérieur du poignet garde la trace de cette douleur effacée.
L’intervention est obligatoire pour les mineurs. Les adultes, eux, ont le choix. Le jour où sa petite amie Astrid se fait renverser par une voiture, le jeune Silas est aussitôt emmené par les agents en combinaison jaune. Le lendemain, lorsque ses parents viennent le chercher, le garçon se sent bien.
Tout n’est-il pas pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

Ce que j’en pense :

Comme ingrédients de départ nous avions : un thème fort (comment surmonter le deuil et la gestion des émotions), une bonne idée d’anticipation (un monde dans lequel la maîtrise de soi est le maître mot, au point d’avoir imposé l’éradication chirurgicale de tout stress négatif un peu trop fort) et des personnages prêts à tout remettre en question (quoi de mieux pour ça que l’adolescence). Malheureusement il semble manquer quelque chose ou les quantité ont mal été gérées, car la sauce ne prend pas. J’ai trouvé que finalement le message du bouquin était trop rapidement divulgué (sans surprise, Florence Hinkel défend l’intérêt d’éprouver des émotions, même les plus négatives, qui sont l’essence même de ce que nous sommes),sans être vraiment bien illustré. On tourne autour du pot, on nous indique que quelque chose cloche en l’absence de douleur, mais on ne met jamais tout à fait le doigt dessus.
La lecture n’est pas désagréable, mais clairement il manque quelque chose. Pour ce qui est de l’utilité d’accueillir ses émotions, qu’elles soient agréables ou non, je conseillerai plutôt de voir (ou de revoir) le film Vice-versa, ou bien de lire l’excellent Le pouvoir de la vulnérabilité de Brené Brown.
Le sujet secondaire, qui dénonce l’abus des réseaux sociaux, comme mode de contrôle et substitution superficiel de la réalité, m’a paru finalement mieux traité. A noter que quelques jours après ma lecture, j’ai redécouvert par hasard la série Black Mirror, avec l’épisode Chute Libre (Nosedive), qui traite de ce même sujet avec brio.

Conclusion :

D’excellentes idées, mais un résultat moyen.

A lire si vous voulez en savoir plus sur :

les ponts
les poignets
les feuilles mortes
la non violence

SFFF & D. : item 6

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