Je le confesse

Publié le 27 octobre 2016 par Zebrain

Je le confesse, j’aime une littérature érotique.


Pas une littérature pornographique qui me rapprocherait de la mort, pas une littérature sentimentale qui joue de la répétition et des formes. Non, une littérature totalement érotique,  qui se plonge dans mes désirs, les utilise et les manipule dans ses aspects les plus lumineux et les plus sombres.


Erotisme et pornographie sont proches, mais il y a beaucoup de distance entre le désir et son accomplissement. Le désir se concentre sur le possible, le potentiel, sur ce qui se dévoile et n’est qu’en germe. Un simple mouvement, une parole évocatrice et l’esprit vagabonde. Le potentiel d’une rencontre n’épuise jamais l’Autre, là où la pornographie oblige à s’y perdre.  La Mort rode autour de la pornographie, il y règne un parfum de peur, comme à chaque fois que l’on est confronté à son animalité.


Erotisme et sentimental sont éloignés, mais il est aisé de les confondre. Parce que les sentiments sont un paravent du désir, et leur expression une manière de dissimuler les vrais enjeux. La littérature sentimentale a enfoui les pulsions sous des aspects honnêtes, les rendant courtois, agréables et chaleureux, feignant d’anéantir le désir. Il est aisé de s’y repérer, le chemin y est balisé, rien à craindre.


C’est pourquoi j’aime une littérature érotique, une littérature qui  interprète mes désirs, évoque tout ce qui est en moi sans s’exprimer. Une littérature qui m’offre de nouvelles possibilités, une littérature de vie. Elle peut être naïve (car le désir peut se bercer d’illusion), elle peut être sombre (tous les désirs ne sont pas bénéfiques), mais elle est riche, car nos désirs sont vastes, multiples, évolutifs, contradictoires. La seule limite est l’imagination, la seule limite est le réel vu comme potentiel.


J’aime une littérature érotique, j’aime la science-fiction