Les oubliés de l’Histoire : 16 portraits méconnus ou inconnus

Publié le 29 octobre 2016 par Lepinematthieu @MatthieuLepine

1- Harriet Tubman (XIXe)

Née esclave, elle s’enfuit de sa plantation en 1849. Tandis que le Congrès rend illégale l’assistance aux esclaves fugitifs, elle rejoint l’Underground Railroad (un réseau clandestin guidant les esclaves vers le Canada).

2- Victoria Woodhull (1872)

La candidature de Victoria Woodhull est hautement symbolique et fait sensation. En effet, elle défend les droits des femmes (notamment le droit de vote et l’amour libre) et milite pour l’égalité. Elle choisit l’ancien esclave et abolitionniste Frederick Douglass comme colistier et est par ailleurs la première aux Etats-Unis à traduire le Manifeste du Parti communiste, qu’elle publie dans son journal. Hilary Clinton n’est donc pas la première femme candidate à la présidence.

3- Severiano de Heredia (1879)

Né à La Havane, puis naturalisé, Severiano de Heredia est une figure de la vie politique française du début de la IIIe République. Républicain, il prend notamment parti en faveur de la laïcité et de l’école gratuite et soutient les revendications ouvrières. Il sera successivement président du Conseil municipal de Paris, député puis ministre, ce qui ne l’empêchera pas de subir les préjugés racistes.

4- Lucy Parsons (1889)

Le 1er mai 1886, la grève est lancée à Chicago. Le 4 mai s’abat la répression. Jugés, quatre hommes sont pendus dont Albert Parsons. En 1889, sous l’impulsions de sa femme Lucy, le Congrès des Ouvriers Socialistes déclare, en hommage aux quatre martyrs de Chicago, le 1er mai comme la journée internationale des travailleurs et des travailleuses.

5- Homer Plessy (1890)

En 1890, la Louisiane vote un ensemble de lois mettant en place la ségrégation dans les transports. L’octavon Homer Plessy dénonce cette nouvelle réglementation. Le 7 juin 1892, il achète volontairement un billet en première classe (réservée aux blancs) et refuse d’obéir au contrôleur qui lui somme de quitter le compartiment.

6- Nicole Girard-Mangin (1914-1918)

En 1914, elle se porte volontaire. Probablement confondue avec un homme par l’administration, elle est affectée par erreur à Verdun en 1916. Sur place, elle soigne les malades du typhus et les patients non-transportables. Au-delà de l’horreur de la guerre, elle doit subir les sarcasmes, mais rien ne l’arrête. Elle se voit même confier la direction de l’hôpital-école Edith-Cavell (Paris) en 1917.

7- Frères Ruellan (1914-1918)

Les dix frères Ruellan vont participer aux grandes batailles de la Première Guerre mondiale (Verdun, Marne, Somme…). Gazé à Verdun, un septième meurt en 1930. Un autre reviendra du front paralysé.

8- Henry Johnson (1918)

Sergent des Harlem Hellfighters (unité de soldats noirs américains incorporée aux troupes françaises et première à traverser le Rhin en 1918), Henry Johnson rentre de la guerre sans que son propre pays ne l’honneur. Handicapé en raison de ses blessures, il ne retrouva pas de travail, son mariage s’effondra, et il mourut à 30 ans à peine.

9- Johan Trollmann (1933)

Déporté en 1942 dans le camp de Neuengamme, il sera exécuté par un Kapo qu’il avait vaincu lors d’un combat.

10- Marina Ginesta (1936)

Née à Toulouse de parents espagnols, elle traverse la frontière en 1936 pour combattre les forces de Franco.

11- Aristides de Sousa Mendes (1940)

En 1940, pour des milliers de réfugiés, le Portugal (resté neutre) est une destination privilégiée. Sans aucune distinction d’origine, Aristides de Sousa Mendes organise alors en quelques jours le sauvetage de tous ceux qui se présentent au consulat. De retour dans son pays, il est condamné à un an d’inactivité puis mis à la retraite. Il faudra attendre 1987 pour que le Portugal le réhabilite.

12- Charles Drew (1941)

En 1939, l’afro-américain Charles Drew invente une méthode pour conserver le plasma sanguin, de telle sorte que l’on pouvait le stocker et le transporter sur de longues distances. Une découverte scientifique majeur au moment où débute la Seconde Guerre mondiale.

13- Addi Bâ (1939-1943)

Capturé par les allemands en 1943, il est torturé mais ne donne aucune information. Il est fusillé le 18 décembre 1943. L’écrivain guinéen Tierno Monénembo lui a consacré l’ouvrage « Le terroriste noir ».

14- Alan Turing (1939-1945)

Pionnier de l’informatique, Alan Turing (1912-1954) est considéré comme l’un des plus grands scientifiques britanniques. Il est malheureusement aussi le symbole des persécutions subies par les homosexuels à son époque. Il se suicide en 1954, deux ans après sa condamnation pour homosexualité.

15- Irena Sendlerowa

L’assistante sociale dissimulait les enfants du ghetto dans des valises ou des camions à ordures. Cependant, en octobre 1943, elle est arrêtée. La Gestapo lui brise les jambes et les bras mais elle ne dévoile aucune information sur son activité. Condamnée à mort elle est finalement exfiltrée par les membres de son réseau.

16- Christine Brisset

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette femme entreprit de reloger des milliers de sans-logis, à Angers, et fonda les Castors angevins. Un combat qui la mènera pas moins de 49 fois devant le tribunal. Opiniâtre et déterminée, elle sera aussi à l’initiative de la construction de près de 1 500 logements.