[Test Blu-ray] The Neon Demon

Par Wolvy128 @Wolvy128

LE FILM

Synopsis:

Une jeune fille (Elle Fanning) débarque à Los Angeles. Son rêve est de devenir mannequin. Son ascension fulgurante et sa pureté suscitent jalousies et convoitises. Certaines filles s’inclinent devant elle, d’autres sont prêtes à tout pour lui voler sa beauté.

Casting:

Réalisateur – Nicolas Winding Refn.
Acteurs & Actrices – Elle Fanning, Jena Malone, Belle Heathcote, Abbey Lee, Keanu Reeves, Christina Hendricks, Karl Glusman, Desmond Harrington…

Bande annonce:

Critique: ★★★★★

Extrait de ma critique du 16/06/2016.

Si le cinéma de Nicolas Winding Refn se concentrait jusqu’ici plutôt sur la figure masculine, The Neon Demon nous entraîne cette fois dans un monde fondamentalement féminin, où les hommes apparaissent comme des êtres secondaires. Un monde fantasmagorique entièrement régit par la beauté. Le récit a toutefois la bonne idée d’aller au-delà de la simple critique de l’univers de la mode, déjà maintes fois abordée par le passé, en évoquant davantage les apparences et nos rapports à celles-ci. Une nuance que le cinéaste exploite à merveille, n’hésitant pas à faire basculer l’histoire dans l’horreur, à travers une dernière demi-heure aussi sanglante que symbolique. Symbolique, le long-métrage l’est abondamment dans sa façon de représenter cette société complètement gangrenée par sa quête de perfection narcissique. Il suffit d’observer la multitude de miroirs qui se succèdent à l’écran pendant près de 2 heures pour s’en convaincre, les apparences dominent et les relations humaines se tendent. Sans parler du fameux « Neon Demon », un triangle inversé – rappelant inévitablement la forme du sexe féminin – rempli de symboliques et qui suscite immédiatement tant de questions.

Ses apparitions sont nombreuses et variées, et en disent long sur les personnages. En parlant des personnages, leur écriture est nettement plus fine qu’on pourrait le croire au départ, et les dialogues, plutôt anecdotiques à première vue, prennent soudainement tout leur sens à mesure que Jesse s’abandonne à cet univers dangereusement centré sur la beauté physique. Plus qu’un élément central de l’intrigue, la beauté s’impose surtout ici comme un formidable sujet de réflexion et une véritable mécanique de mise en scène. Chaque plan semble effectivement minutieusement préparé et transcende littéralement le récit, une constante dans le cinéma de Nicolas Winding Refn. Des couleurs aux lumières, en passant par les mouvements de caméra et les ralentis, l’image nous éclabousse en effet de toute sa beauté. Elle représente, à elle seule, l’un des intérêts majeurs du long-métrage. Et que dire de la bande originale de Cliff Martinez si ce n’est qu’elle contribue, elle aussi, pleinement à l’incroyable expérience sensorielle et émotionnelle que le film procure. Angoissante à souhait, la musique fait souvent penser aux compositions d’Angelo Badalamenti, le partenaire musical privilégié de David Lynch.

Enfin, Elle Fanning complète le tableau, déjà très enthousiasmant, par une performance prodigieuse dans la peau de cette jeune fille tour à tour proie et prédateur. D’une subtilité rare, l’actrice capture avec brio des instants mémorables. Impressionnante, phénoménale, éblouissante… les adjectifs ne manquent pas pour qualifier sa prestation. A ses côtés, Jena Malone se révèle au grand jour dans un rôle extrêmement complexe, qu’elle endosse sans fléchir. A l’instar de sa jeune partenaire, elle bénéficie, elle aussi, de plusieurs scènes déjà cultes. J’en veux, par exemple, pour preuve l’étonnante séquence de la morgue. Tandis que Bella Heathcote et Abbey Lee ne déméritent pas en figures féminines profondément superficielles. Par la nature même de leur personnage, l’une comme l’autre participent à la réflexion que propose le film, notamment dans la direction horrifique empruntée à la fin. Signalons aussi pour terminer l’interprétation honorable de Keanu Reeves, dans un registre qu’on ne lui connaît pas forcément, et celle plus mineure, mais attachante, de Karl Glusman.

LE BLU-RAY

Caractéristiques:

Audio – DTS-HD Master 5.1 : Anglais, Français.
Image – 1080p HD / 16×9 / 2.35:1.
Sous-titres – Français, Néerlandais.
Durée – 117 minutes.

Bonus

  • Derrière la bande originale.
  • Commentaire audio de Nicolas Winding Refn & Elle Fanning.

Éditeur – Cinéart.

Avis:

Ayant pris une véritable claque lors de la découverte du film en salle il y a quelques mois, je me réjouissais énormément de pouvoir le revoir en Blu-ray à sa sortie. Alors bien sûr, la surprise du premier visionnage est un peu moins présente au second mais le plaisir reste néanmoins intact. Il faut dire que le Blu-ray en impose techniquement. Dotée d’une définition tout bonnement hallucinante, de contrastes magnifiques et d’une colorimétrie à tomber par terre, l’image offre en effet un rendu HD absolument exceptionnel. Au point d’ailleurs de pouvoir largement placer le master parmi les tous meilleurs de l’année. D’autant plus que l’aspect sonore est tout aussi satisfaisant puisque, comme à son habitude, Cinéart propose deux pistes DTS-HD Master 5.1 amples et immersvies, l’une en VO et l’autre en VF. Les deux se valent et ne manquent pas d’ampleur mais je recommande tout de même la piste VO pour se laisser véritablement emporter par l’ambiance particulière du récit. Enfin, les suppléments constituent par contre le seul bémol du disque étant donné que seuls deux modules sont proposés : un reportage de 5 minutes sur la musique et des commentaires audio de Nicolas Winding Refn et Elle Fanning. Des bonus pas inintéressants mais toutefois trop peu nombreux que pour améliorer significativement l’expérience de visionnage.

Disponible à partir du 28 octobre 2016 en DVD et Blu-ray (Belgique).