Le chant du cygne, T2 : Qu’un seul nous entende

Par Belzaran


Titre : Le chant du cygne, T2 : Qu’un seul nous entende
Scénaristes : Xavier Dorison & Emmanuel Herzet
Dessinateur : Cédric Babouche
Parution : Janvier 2016


« Le chant du Cygne » est un diptyque édité chez Le Lombard dans la collection Signé. La première partie m’avait beaucoup plu tant par son scénario, ses illustrations que par ses personnages. Je m’étais passionné pour cette histoire sur fond de première guerre mondiale. C’est donc avec joie que j’avais accueilli la sortie en début d’année du second acte qui devait conclure cette quête pas comme les autres. La couverture dans les tons gris et orange présentant les personnages principaux errer des territoires hostiles et détruits sous une pluie diluvienne laissait penser que leurs pérégrinations n’allaient pas être une partie de plaisir…

On les admire, on souffre pour eux, on appréhende leur devenir.

Cette œuvre est la collaboration de trois personnes : Xavier Dorison, Emmanuel Henzet et Cédric Barbouche. C’est le nom du premier d’entre eux qui avait attiré mon regard vers cette nouvelle série. En effet, le scénariste m’a offert tant de superbes moments de lecture depuis deux décennies à travers « Le Troisième Testament », « W.E.S.T » ou encore « Long John Silver ». Il s’est associé au deuxième cité pour écrire cette trame se déroulant au milieu des tranchées. Les illustrations splendides sont l’œuvre du dernier membre du trio. Ma rencontre avec son trait fut un moment très agréable et m’a incité à m’intéresser de plus près à son travail.

La quatrième de couverture de l’album nous offre la mise en bouche suivante : « Avril 1917. Alors qu’ils reviennent d’une offensive aussi vaine que meurtrière sur le Chemin des Dames, les survivants de la section du lieutenant Katzinski rencontrent un soldat qui leur confie une pétition signée par des millions de poilus. Il y a là de quoi renverser le gouvernement pour en finir, avec les boucheries inutiles. Seulement, pour ça, il faut aller à l’Assemblée nationale… Et jusqu’à Paris, le chemin promet d’être long. »

Je ne peux vous décrire le scénario au risque de vous en gâcher la découverte. Néanmoins, je peux vous confirmer que la lecture du premier acte du diptyque pour savourer et comprendre pleinement ce second opus. Mais rien ne m’empêche de vous dire que la lecture de cet album est passionnante. Chaque poilu participant à cette quête est attachant. On les admire, on souffre pour eux, on appréhende leur devenir. La chasse à l’homme dont ils sont victimes dans cet univers hostile rend la découverte de leur destin haletante. Le suspense est intense. Je félicite vraiment le travail des auteurs dans le domaine.

Un des atouts indéniables et indispensables à la réussite de cette histoire est la qualité de ses héros. Ils sont tous des poilus confrontés constamment à l’horreur. Ils n’ont qu’un rêve : pouvoir rentrer vivant à la maison. Le hasard d’une rencontre les fait devenir responsables d’une mission qui les dépasse. Ils ne sont personne, ils deviennent les gardiens du plus grand scandale de l’armée française. Ils vont donc se sublimer tout en conservant leur fragilité, leurs excès et leurs angoisses. Je ne vais pas vous lister chacun d’entre eux. Sachez juste qu’ils sont tous différents et indispensables. Ils ne pourront laisser personne indifférents. Je vous conseille vivement de les découvrir. Ils ne vous laisseront pas de marbre, loin s’en faut !

Le dernier aspect du bouquin a mérité des éloges est la qualité des dessins. Le travail de Cédric Babouche est remarquable. Il possède un trait assez unique. La personnalité qui se dégage des planches est forte offrant ainsi une intensité plus forte à la lecture. Je n’ai pas les compétences techniques pour vous décrire précisément le style de l’auteur mais sachez que les couleurs subliment l’ensemble avec maestria. C’est un album qui attire uniquement en le feuilletant tant il dégage quelque chose graphiquement.

Pour conclure, je conseille vivement à tout le monde de partir à la découverte de ce diptyque. Ce second acte conclut parfaitement un tome initial qui avait fait naître des attentes enthousiastes. La capacité des scénaristes à inscrire leur histoire dans l’Histoire et le talent du dessinateur pour mettre l’ensemble en valeur sont des atouts indéniables pour faire de « Le Chant du Cygne » un petit bijou du neuvième art…