[Cinemania 2016] Jour 1 – Noir c’est noir

Par Julien Leray @Hallu_Cine

Tout avait déjà très bien commencé hier matin (…). Je ne sais pas vraiment à quoi je m’attendais exactement, mais sûrement pas à quelque chose d’aussi anxiogène. Encore merci à Voir du pays des sœurs Coulin !

Au demeurant un beau film, touchant. Mais d’un déprimant…

Les choses ne se sont guère arrangées aujourd’hui, avec Réparer les vivants de Katell Quillévéré, aussi bouleversant que dépressif moralement parlant, et Nocturama de Bertrand Bonello qui prouve, si besoin était, que le trauma du 13 novembre 2015 est encore à vif, bel et bien là. Même si aux dires de ma collègue, d’un pur point de vue cinéma, ce dernier s’avère bien moins profond et réussi que le premier cité.

Entre Voir du pays et les deux précédents, une oeuvre, certes guère plus réjouissante quatre-vingt-dix pourcent du temps, mais à la superbe conclusion, pleine d’optimisme et d’allant (ouf, heureusement…) ! Mal de pierres de Nicole Garcia, invitée d’honneur du festival, m’a totalement pris par surprise, loin du mélo que je redoutais. À la place, une oeuvre romanesque forte, pleine de pudeur, de passion, paradoxalement de ferveur, portée par une excellente Marion Cotillard… plombante à faire peur. Rien à voir avec la qualité de son interprétation : son rôle respire certes le mal-être, mais duquel jaillit pourtant une flamme gardant notre attention intacte tout du long. On souffre, on vibre avec elle, à mesure que Nicole Garcia déploie les ailes de son récit au coeur d’une (très belle) folie.

En bref, un excellent film d’ouverture qui donne d’ores et déjà le pouls du festival, et d’un point de vue qualitatif j’espère, sa température.

N’empêche, après pareille journée, je croise les doigts pour que la suite de la programmation nous réserve quelques comédies bien senties… Après tout, la déprime n’a pas le monopole du bon goût.