Alain Chamfort

Publié le 06 novembre 2016 par Misterblog


Photos du concert ICI

5 Novembre 2016, Espace Julien.

Une fois n’est pas coutume un peu de chanson française avec le discret Alain Chamfort que je n’avais encore jamais vu, s’il a joué au Pasino à Aix en début d’année il semble que ses récentes tournées évite Marseille, c’est donc un événement attendu que son passage à l’Espace Julien, ce soir en configuration places assises.

Les sièges étant non numérotées les premiers seront les mieux placés, avec une bonne idée de la salle passait l’album « Peace Beyond Passion » (1996 déjà) de Me’Shell Ndegeocello que j’adore pour patienter.

Comme au Silo la ponctualité est de mise et c’est donc 20h30 pétantes que le dandy et ses musiciens commence le concert avec un « Puis-Je Vous Offrir ? » (2015) emballant.

Tout en sobriété il nous dit simplement « Bonsoir je suis Alain Chamfort » suivi de ses élégants « Le Grand Retour » (2003) et « Paradis » (1981) un des titres joués au piano avec son groupe.

Le grand public ne le sait peut être pas mais son dernier album passé inaperçu ne date que dans l’an dernier.

Il s’en amuse mais il y a des fans qui le connaissaient et brandissent probablement pour une dédicace après le show.

Il va proposer trois morceaux de ce dernier disque éponyme et précisant que c’est un triptyque sur une histoire d’amour avec la rencontre, la monotonie du couple, l’infidélité soit dans l’ordre « Deux Poignards Bleus », « Ensemble » et « Concours de circonstances » que je découvre avec plaisir.

Après ce sera des tubes bien familiers de son répertoire avec « Bons baisers d’ici » (1983), l’entêtant « Bambou » et « Chasseur d’ivoire » (1981) qui seront l’occasion de parler de sa belle collaboration avec Gainsbourg « avant qu’il devienne trop Gainsbarre ».

Chamfort rappelle qui n’écrit que la musique de ses titres, et louange son parolier attitré Jacques Duvall avec « La fièvre dans le sang » (1986), « Clara veut la lune » (1993) ou le très beau « Traces de toi » en mode Brian Ferry, toujours très classe.

Puis d’autres morceaux de l’an dernier que je découvre comme « Argentine » et « Les paroles dans le vide » qui me fait même dire que sans être des tubes potentiels ils auraient pu avoir une toute autre exposition vu leur qualité.

Il donnera ensuite une petite explication sur sa façon de travailler avec Duvall pour « L’ennemi dans la glace » (1993) où le racisme est traité de manière très subtile et particulièrement applaudi quand il explique que l' »ennemi dans la glace c’est nous même ».

C’est maintenant l’heure de danser avec « Souris puisque c’est grave » (1990) et bien sûr l’intemporel « Manureva » (1979), le seul morceau qui fera se lever une salle un peu trop sage, l’ambiance sera alors toute autre et la version discoide vraiment excellente.

Il y aura deux rappels et le premier commence avec un titre génial assez méconnu,« Sinatra » (2003), peut être la meilleure de son répertoire récent, celle que j’espère vraiment d’entendre, même si j’aurais également des petites perles 90’s malheureusement pas jouées comme « L’amour Samplé » et « Qu’est-ce que t’as fait d’mes idées noires ? ».

Il y eut ensuite l’acclamé « Joy » du dernier disque et au dernier rappel l’émouvant « Géant » (1979) qui sera repris accapella pour le public ravi.

Alain Chamfort en plus de remercier des musiciens il y aura un mot pour les techniciens notamment à la lumière (avec de beaux effets étoilés) et la direction artistique dans l’homme de l’ombre Frederic Lo.

Au final un beau moment de finesse et de générosité, autant pour les fans les plus assidus que ceux venus pour les gros tubes, sans temps mort et avec de belles (re)découvertes.


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