Thomas Monin, Entrepôt 9

Publié le 07 novembre 2016 par Doudonleblog

Jusqu’au 28 janvier, nouvelle exposition à l’Entrepôt 9 (Quétigny, 2 rue Champeau, angle rue de l’Europe), soit Galerie Barnoud: celle de Thomas Monin, intitulée « ocelles et paréidolies ». Mer. vend. sam. 15-19h. Fermé 11 nov. 24 et 31 déc.

Et toujours cette même impression, quand je rentre d’une expo d’art (dit) contemporain… Une sorte d’illogisme entre la personnalité de l’artiste et son travail montré. Une incompatibilité.

Explication.

Rentrée chez moi, après la visite (ici, toujours agréablement reçue et guidée), je cherche toute info concernant l’artiste. Je lis quelques textes de lui. Ce Thomas Monin me semble être un monsieur passionnant. Et vrai dans sa démarche d’artiste. Il vit à fond ses certitudes. Il les expérimente en allant au bout des choses: son rapport intime avec le vivant, entre autre, sa mise en symbiose avec toute matière vivante… J’admire sa recherche sur l’activité artistique elle-même. Son honnêteté dans l’évolution de ses idées. Ses prises de position par rapport à ses maîtres (Buren et Chen Zhen) dont il sait s’écarter quand il le faut etc.

Mais je crois que je préfèrerais que seuls l’homme et sa vie soient considérés comme oeuvre d’art.

Car, ce que j’ai vu à la Galerie Barnoud correspond mal à tout ça. De la richesse, je glisse vers la pauvreté.

Thomas Monin est particulièrement préoccupé par le sort des animaux menacés d’extinction. L’abeille et le requin, entre autre, sont ses sujets de prédilection. Présence de ruches ou de miel dans ses oeuvres. Présence d’ailes de requin etc. Bien… Mais, je ne peux être ni touchée ni émue ni perturbée par ce morceau de requin à paillettes, sans nageoires, en équilibre sur le museau, en bordure d’une flaque d’eau en céramique noire. Rien ne se passe. Désolée.

A côté, une rose fanée géante, posée au sol. La tige est une grosse branche. Les épines ressemblent à des nageoires de requin (encore à paillettes). Le bouton de fleur est fait d’une ruine de ruche, très habilement agencée pour évoquer les pétales. Bonne idée. Réalisation maline. Mais malgré un long regard concentré et une longue attente attentive devant cette oeuvre, je ne ressens rien. (Idem devant la série de bocaux, la peau de cobra, la coccinelle géante etc)

Faut-il ressentir quelque chose, d’ailleurs? Purement intellectuel, non?

Et puis, je m’énerve des termes savants qui ponctuent cette exposition (en tout cas , pas tous connus de moi!). Ocelles. Paréidolies. Sequins. Analemmatique. Apostasie. Etc. Je trouve cela désagréablement pédant. Par contre, certains titres ou termes utilisés sont de vraies trouvailles, comme « involution » , « condensation charnelle », « la dernière capsule temporelle »…

Ce qui peut retenir mon attention dans cette expo, ce sont les dessins de singes, placés au-dessus de nous, tirant la langue et nous observant de leur air goguenard, les dessins des « yeux » sur ailes de papillon ou plumage de paon (ocelles), les maquettes et dessins des projets de l’artiste réalisés ou non grandeur nature dans des villes ou au coeur de paysages de campagne. Thomas Monin est célèbre pour son grand loup phosphorescent installé en pleine nature dans le Puy-de-Dome.

Bon, la morale de l’histoire (et le thème de l’expo) c’est que « ce qui est montré n’est pas forcément ce qui est vu » (dixit Thomas Monin) Très juste.

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