Exposition « Tragédies – Traces de doigts – Ombres – Aquarelles » François Bouillon | Centre international d’art et du paysage – Île de Vassivière

Publié le 25 novembre 2016 par Philippe Cadu

Du 20 novembre 2016 au 5 mars 2017

http://www.ciapiledevassiviere.com/

30 ans après la réalisation de Solstice d'été sur l'île de Vassivière dans le cadre du symposium " L'ile aux pierres " de 1984, le Centre international d'art et du paysage réinvite François Bouillon pour une grande exposition d'installations, sculptures, dessins et photographies datant des années 1980 à aujourd'hui, rarement présentées, incluant de nouvelles peintures et une installation néon en plein air.

La première oeuvre visible en arrivant au centre d'art est un Y lumineux installé en extérieur sur le phare. Jouant avec la forme conique de l'architecture, ce signe représente pour lui la possibilité d'un passage de l'unique au multiple. Il désigne aussi l'être humain dans les cultures Inuit ou Dogon qui ont beaucoup inspiré l'artiste. Récurrent dans son oeuvre, le Y est ici réalisé pour la première fois en néon à l'occasion de cette exposition.

Dans le Phare du centre d'art François Bouillon réactive l'installation Tragédies (1987). L'oeuvre, à caractère théâtral, comprend différents éléments qui font référence de manière ironique aux artistes majeurs de l'art moderne : Constantin Brancusi (colonne sans fin en miroirs), Joseph Beuys (chien naturalisé), Marcel Duchamp (la figure de l'androgyne) et Yves Klein (le garde républicain). 9 chaises suggèrent la présence d'un public qui assiste à une scène (ou cène) centrale dont les 13 sculptures de bronze comportent chacune un jeu de mots.

Dans la Nef, l'artiste a accroché un ensemble de peintures sur altuglass, notamment une nouvelle oeuvre, Ronds de fumée (2016), totem de formes molles qui pourrait résumer la méthode de François Bouillon. Une série de peintures très colorées Emblè-me-le introduisent quant à elle le vocabulaire de signes (i grec, croix, spirale/serpent, signe infini...) qui constitue le fil conducteur de l'ensemble de l'exposition. En contraste, d'autres travaux des années 1990- 2000, réalisés en noir et blanc présentent des ombres de l'artiste et d'objets mystérieux. Au sol, trois bombes volcaniques provenant de l'île Maurice et datant des années 80, dévoilent un intérieur imaginaire. Enfin, Pommes de terre saignantes crée une transition vers les salles du 1er étage.

Dans la salle des études, François Bouillon réactualise son installation " Le désir traversant la mer rouge " qui renvoie à la fois à l'histoire biblique mais aussi à la violence d'évènements du monde contemporain, notamment Clair de lune à Mossoul.

Dans le Petit Théâtre est présenté un ensemble de 30 aquarelles récentes (2015-2016) qui figurent des formes flottantes sur fond blanc, réalisées dans les moments improductifs, tels des " dessins d'humeurs qui suintent ". Appuyée au mur, une sculpture symbolise un bâton de pèlerin de St Jacques de Compostelle dont la double extrémité aux couleurs opposées vert et rouge représente l'alliance impossible.

Dans l'Atelier, une installation composée d'une vidéo et de 10 dessins originaux
Traces de doigts (2004) se prolonge par un espace de documentation présentant une sélection de rares livres et objets éditoriaux, une documentation sur Solstice d'été (1984) ainsi que des ouvrages à consulter.

Centre international d'art et du paysage, Île de Vassivière 87 120 Beaumont-du-Lac T : 05 55 69 27 27

Enfin, l'exposition est l'occasion de redécouvrir à l'extérieur dans le Bois de Sculptures, Solstice d'été réalisée dans le cadre du symposium " L'ile aux pierres " en 1984.

mardi-dimanche : 14h-18h et sur rendez-vous.
juillet-août : ouvert tous les jours de 11h-13h / 14h-19h
Le centre d'art est ouvert les jours fériés sauf le 25 décembre et le 1er janvier.