#Populisme avez-vous dit ? WTF ! (qu’ils s’en aillent tous !)

Publié le 05 décembre 2016 par Mister Gdec

La défaite de la pensée…

« Populisme »… Un mot valise pour des journalistes pressés en mal de réflexion personnelle et d’investigation sociologique plus poussée, assurément. Mal nommer les choses, c’est ne pas rendre objectivement compte de la réalité. Je suis profondément choqué en effet par l’utilisation abusive de ce terme, comme je l’écrivais hier à propos de deux événements notables sur la scène européenne : le rejet de l’extrême droite en Autriche et de la politique de Renzi en Italie. La différence de traitement journalistique entre ces deux affaires (l’expression populaire serait donc bonne en soi en Autriche et mauvaise en soi,  en Italie ?) est plus qu’étonnante. Elle révèle surtout soit une paresse intellectuelle manifeste, soit un parti-pris idéologique révulsant pour un homme du peuple que je suis. Il consiste à rejeter la voix des peuples quand cela n’arrange pas ses petites affaires, étant entendu que les élites dominantes européennes sont d’essence libérale, et mues exclusivement par leurs seuls intérêts de classe, bien davantage que par l’intérêt collectif. L’histoire l’a d’ailleurs clairement démontré à propos de la manière dont les institutions européennes ont traité la Grèce.

Faisant fi de toute considération humaniste, elles n’ont eu aucun remord à pousser au suicide toute une population, acculée aux dernières extrémités, ni à brader tout son patrimoine national à des vautours de spéculateurs infects. L’Europe ne s’est-elle pas tranquillement assise sur le vote majoritaire (le peuple ayant exprimé un rejet massif de cette logique austéritaire européenne) en obligeant Tsipras à accepter tous les plans d’austérité, quels qu’en soient les dégâts ? Et voilà qu’à présent, honteux et confus, les mêmes osent sans rire nous affirmer qu’il devient à présent indispensable de relancer l’économie qu’ils ont eux même étouffée. Ces gens devront un jour, question de justice sociale, rendre des comptes…

La main sur le cœur, notre glorieux socialiste » (ne riez pas) national affirme donc qu’il faut en finir avec leur « propre » politique austéritaire, insufflée à travers leurs multiples gouvernements, qui obéissent sans la moindre objection, en France comme ailleurs, à leurs moindres desideratas, quel qu’en soit le coût humain ? J’en connais un qui, face à cette nouvelle donne européenne, va avoir l’air bien con, du côté de la droite dure, avec son programme de casse sociale sans précédents, et son offensive idéologique violente envers les fonctionnaires…

Et après tout cela, on fait mine de s’indigner, en haut lieu, la cuiller en argent dans la bouche pleine de pana cota, de ce que ce vil peuple voterait mal ? Mais de qui se moque-t-on ? Oh, certes, le mépris du peuple et son corollaire avec lequel il se confond parfois aussi paresseusement, la pauvrophobie, n’est pas récent. Mais ce qui est nouveau, c’est de se prévaloir d’une prétendue connaissance supérieure des enjeux, alors qu’avec l’introduction d’internet, le peuple est de mieux en mieux informé. Même les sdf ont des smartphones, sachez le. Il faudrait peut-être enfin arrêter de prendre le peuple  pour des cons. D’autant plus que le populisme, au sens de volonté populaire, ça ne veut franchement rien dire, si ce n’est, je le répète et le souligne volontairement, l’expression d’un mépris de classe. Le peuple n’est pas une entité indivisible, vous et moi en faisons partie, et il y a autant de diversité d’opinions et de perceptions de notre univers qu’il y a d’individus. Aussi l’utilisation du terme de populisme, comme si le peuple était conditionné au vote d’extrême droite ¹ me révulse au plus haut point. C’est une facilité langagière et une paresse réflexive condamnable. De plus, c’est un mensonge : le peuple ne vote pas massivement pour l’extrême-droite, ce qui fait dire frauduleusement au FN dans notre pays qu’il serait le premier parti de France. C’est factuellement faux. Le peuple ne vote plus, s’abstient, vote blanc devant tant d’indigence politique. Et comme je le comprends, voyant ce que je vois, sachant ce que je sais… Ne nous demandez pas en plus d’être dupe de votre propre duplicité, qui ne sert qu’à vous permettre une paix bien factice avec votre conscience, les zélites… Si vous en avez encore une. Le peuple crève. Et vous emmerde. Et vous le fait savoir. Point barre.

¹ Cette affirmation est en outre factuellement fausse, malgré les cris de joie grotesques de fachos en ligne mal informés, ce qui ne change rien, bien que je comprenne leur volonté de se venger à peu de frais de leur défaite en Autriche. En Italie, le rejet de la politique de Renzi ne saurait se confondre avec l’extrême droite (60 % de fachos, en Italie, vraiment ?), l’ensemble du spectre politique étant représenté. C’est ballot…🙂