Quelques poèmes chan

Par Etcetera


J’ai trouvé ces quelques poèmes dans le joli petit livre « Poèmes chan » aux éditions Picquier Poche : il s’agit de poèmes écrits par des moines ou ascètes chan (zen en japonais).
Ce petit livre est de plus illustré de belles estampes chinoises, ce qui le rend très agréable à consulter.

Le corps ressemble à une salle meublée
et le destin à une bougie à l’intérieur.
Si le vent souffle fort, la bougie s’éteint
Et ne reste qu’une salle vide.

WANG FANZHI (590-660)

Voulez-vous une métaphore de la vie et de la mort ?
Mettez en parallèle l’eau avec la glace.
Que l’eau se fige et elle devient glace,
Que la glace fonde et elle redevient eau.
Ce qui est mort doit forcément renaître
Ce qui quitte la vie s’en retourne à la mort.
L’eau et la glace ne se causent aucun mal ;
Vie et mort, l’une et l’autre, possèdent leur beauté.

HANSHAN (7è siècle)

En écoutant une cloche

Dans le vieux monastère, tout en-haut du Mont-Froid,
La cloche lointaine semble voler dans le vent.
Le son en ébranle les arbres et la lune,
Quand le vent s’est calmé, c’est le vide d’un ciel gelé.
La nuit n’en finit pas; moi bonze solitaire,
Je ressens le froid qui gagne mon cœur.

JIAORAN (7è siècle)

Dans le monde, je suis oisif,
Pour les hommes, un bonze bizarre.
Qu’ils se rient de moi à loisir
Partout je bondis librement.

LOHAN HESHANG DE HANGZHOU (9è siècle)