Il a filé avec l'Oscar de la meilleure réalisation pour Reds en 1982. Fait peu connu, le petit frère de Shirley MacLaine est à moitié canadien, leur mère étant originaire de la Nouvelle-Écosse et y a été enseignante.
Bonnie & Clyde sera le premier et sera un triomphe. Le mythe du couple de gangster mis en images rapporte gros et il fait aussi scandale alors que le l'on juge la tuerie finale comme étant la scène la plus violente jamais montrée sur grand écran alors. La prochaine fois que Beatty sera producteur, il en écrira aussi le scénario, avec Robert Towne. 8 ans plus tard.
Shampoo raconte, la veille de l'élection de Nixon en 1968, une satire des moeurs sexuelles de la fin des années 60. Beatty y incarne un coiffeur/séducteur et une jeune Carrie Fisher y fait sa première présence au cinéma. La comédie, lancée au moment même où le président Nixon est déchu, est un vif succès puisque le côté féroce de la satire vise juste. Deux productions, deux gros hits pour Beatty.
Et il sera là le premier problème.
Se sentant redevable à Elaine May qui l'a beaucoup aidé avec ses deux derniers films, Warren en fera son prochain projet. May veut faire un film du genre de la série On the Road... comédies mettant en vedette Bing Crosby, l'homme à femmes, et Bob Hope, le burlesque clown. Elle signe le scénario qui placera deux mauvais chanteurs pris entre les tirs de conflits de la guerre froide dans le désert du Maroc. Beatty, pour une fois le clown et Hoffman l'hommes à femmes. Isabelle Adjani, alors copine de Beatty sera aussi du film. Tout ira mal. May est perfectionniste, déteste le soleil, ne s'entend plus avec le directeur photo, ne s'entend plus avec Beatty, ne s'entend plus avec Adjani. Hoffman en est déconcerté, c'est normalement lui qui fout le bordel sur un plateau. Des rumeurs circulent que des factions palestiniennes pourraient kidnapper le juif Hoffman. La tension du tournage est atroce. Le tournage coûtera 51 millions. Ishtar ne fera que 14 millions de ventes. Un titanesque four. Première prise.
Mais trois ans plus tard, Dick Tracy ramène Beatty dans les bonnes grâces d'Hollywood. On lui redonnera le feu vert très vite, tout le monde pouvait se tromper au moins une fois, après tout.
L'histoire de Bugsy Siegel attire Beatty de partout, Il aime l'époque, il aime le genre, il voulait parler d'Howard Hughes depuis les années 70 , mais la violence autour du truand qui a presque fondé à lui seul ce qu'est devenu Las Vegas, prend le dessus, Cette fois Beatty sait qu'il doit jouer Bugsy. Jean-Luc Godard avait écrit une histoire inspirée de Siegel, mais rien n'en est né. Beatty demande à James Toback de lui scénariser l'histoire de cette étrange icône des États-Unis et non seulement le film sera très bon, très réussi, et très bien accueilli de toute part, mais Beatty y trouvera l'amour de sa vie, Annette Bening. Barry Levinson en assure une fort soignée réalisation.
Mais trois ans plus tard, une grosse fausse balle. Beatty considère le film A Love Affair de 1939 comme le déclencheur de son envie de faire du cinéma. Il en fera une nouvelle version, ringarde, tournée par le réalisateur télé Glenn Gordon Caron, et mettant en vedette Annette Bening. Le film est un terriblement amorphe. Ancien à tous les niveaux, Jeu, éclairage, mise-en-scène, narration. Très 1939. En 1994...
En 2001, Deuxième prise. En plein coeur
Ce qu'il vient de faire, mettant enfin sur pellicule son fantasme d'incarner Howard Hughes. Cette fois Warren est retiré sur 3 prises. Travaillant 40 ans sur le projet, il offre un produit qui est un curieux mélange de plaisir nostalgique, de tristesse et de fatigue. J'irais personnellement le voir simplement pour voir la splendide Lily Collins pendant 126 minutes. Le film coûtera 25 millions et en rapportera...3,5 en trois semaines, alors qu'on souhaitait faire cette recette le tout premier weekend...
Le rideau semble tombé sur l'acteur de 79 ans.
Ouais, mes yeux seront sur le futur quand je verrai le film, car je le verrai, quoi qu'on en pense.
J'aurai alors les yeux sur Lily Collins.