L'épitaphe dans Le Codex Atlanticus n° 17

Par Jean-Jacques Nuel

L'épitaphe, texte précédemment paru dans mon recueil Portraits d'écrivains (Editinter, 2002), vient  d'être republié dans le volume 17 de l'anthologie fantastique du Codex Atlanticus.

Les livres, les revues, ce n'est que du papier. Des mots fragiles, imprimés sur un support perméable à l'eau, au feu, et que le vent disperse et emporte. Le papier s'altère, tombe en poussière. La littérature finira peut-être dans un vaste autodafé. C'est ainsi que pensait cet écrivain qui ne voulait pas laisser derrière lui une œuvre volatile, fût-elle immense et multiforme, une de ces milliers, de ces dizaines de milliers d'œuvres déjà couchées dans le linceul de leurs pages, offertes à l'irrémédiable du temps, à la contagion de l'oubli. Abandonnant le champ de l'édition à ses concurrents, il travailla sur une phrase, une seule, qui serait son œuvre, son chef-d'œuvre, la trace unique de son passage ici-bas. Il passa sa vie entière, qui fut longue, à attendre la mort et occupa tout ce temps à concevoir, écrire, corriger, réécrire son épitaphe. Inlassablement. Il imaginait sa pierre tombale, et l'inscription funéraire gravée dans la pierre, à la face des siècles. 

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La suite dans Codex Atlanticus.

Ce volume 17 (juin 2008, 10 €) comprend également des textes de Michel Rullier, Philippe Vidal, Denis Moiriat, Christian Hibon, Gilles Bailly, Jean Effer, Philippe Bastin, Franck Denet, Timothée Rey, Stéphane Mouret.