Avec panache de doux dingues, pacifistes monte-en l’air, ont dérobé la candeur des passants du Passage Darcy, au cœur de cette ville de Dijon si douce à vivre comme aime à le rappeler son édile premier. En se baguenaudant dans cette tranquille voie piétonnisée, si d’aventure on aime porter son regard sur les façades, une inscription s’affiche au sommet d’un immeuble sans grâce que la médiocrité du projet urbanistique de l’ère Poujade a planté face à la Poste centrale, en place Grangier. Ce n’est pas la moutarde qui monte au nez, mais le frisson qui fait reconnaître l’audace qu’il y a eu à inscrire à la cime d’une terne façade d’une dizaine d’étages le slogan le plus équivoque et le plus insolite du moment. 2017 n’aura pas lieu, est-il annoncé urbi et orbi.
Longtemps auparavant, ce fut la guerre de Troie qui était annoncée comme un événement qui de toute façon ne viendrait pas. Même pas la peine d’attendre Godot. A force de courir plusieurs lièvres à la fois, l’Histoire posait un lapin à ceux qui attendaien
En assénant que « 2017 n’aura pas lieu », les auteurs ouvrent la voie à toutes les audaces. C’est le vœu absolu pour la réalisation de tous les possibles. Il faut donc louer leur sens de la formule et celui de l’ouverture aux autres. Ils ont donné un peu de paroles à des murs fadasses.