DISCRIMINATION : Des gènes communs de vulnérabilité physique et psychique – PLOS ONE

Publié le 29 décembre 2016 par Santelog @santelog

Cette étude de L’Université de Floride décrypte le processus ou cercle vicieux par lequel la discrimination influe sur la santé. Ce faisant, elle sensibilise bien évidemment aux conséquences profondes de la discrimination mais révèle également un nouveau mécanisme de ces effets nocifs : une interaction des facteurs de stress avec la génétique, qui contribue à expliquer l’impact négatif sur la santé. Des conclusions présentées dans la revue PLoS ONE qui incitent à prendre en compte la génétique au nombre des facteurs de maladies complexes.

Ces chercheurs proposent une nouvelle méthode pour étudier les effets de la discrimination sur la santé, et particulièrement les effets des disparités raciales dans les maladies complexes, à la fois génétiques et environnementales. Ils ont enquêté précisément sur l’hypertension, une condition plus répandue chez les Afro-Américains, et constatent que la discrimination interagit avec certaines variantes génétiques pour modifier la pression artérielle.

Ici, les chercheurs ont combiné une analyse anthropologique, des entretiens ethnographiques approfondis avec 157 participants afro-américains, l’analyse de 30.000 variantes génétiques et la prise en compte d’ascendances génétiques. 8 variants génétiques significatifs dans 5 gènes précédemment documentés comme associés aux maladies cardiovasculaires sont ainsi identifiés. Mais lorsque les chercheurs rapprochent ces données génétiques des données socioculturelles, dont un score de victimisation, ils identifient des associations significatives entre la pression artérielle et une nouvelle classe de gènes précédemment associés à la détresse psychosociale et aux troubles de l’humeur. Ainsi, l’analyse suggère que les mêmes variantes génétiques qui prédisposent certaines personnes à la dépression, l’anxiété ou au suicide peuvent, pour certaines augmenter la vulnérabilité aux effets de la discrimination et conduire à une pression artérielle plus élevée. Le rôle de ces gènes dans la régulation de la pression artérielle qui ne devient pertinent qu’en cas discrimination pourrait expliquer pourquoi il a été jusque-là si difficile de comprendre les mécanismes de disparités raciales dans la maladie.

L’interaction génétique/environnement est à prendre en compte : L’étude révèle ainsi  » un énorme facteur  » d’explication de disparités raciales dans la maladie, résume le Dr Mulligan, co-auteur de l’étude : cette interaction entre la génétique et l’environnement pourrait expliquer pourquoi il a été jusque-là si difficile d’identifier tous les facteurs de risque pour les maladies complexes, en particulier en cas de disparités d’incidence raciales. En synthèse, il faudrait prendre en compte cette interaction génétique-environnement/discrimination dans toute étude portant sur des maladies complexes comme l’hypertension, certains types de cancer et certains troubles psychologiques.

Source: PLOS ONE December 21, 2016 DOI: 10.1371/journal.pone.0167700 Genetic Loci and Novel Discrimination Measures Associated with Blood Pressure Variation in African Americans Living in Tallahassee

Plus d’études surla Discrimination