Immigrés clandestins (1° partie)

Publié le 23 juin 2008 par Renefoulon

Nouvelle polémique, et nouvelle déformation journalistique (mais pas seulement), au sujet d'une directivre européenne cette fois...

Le Parlement européen a adopté, mercredi 18 juin 2008, la directive dite "retour", qui tend à doter l’Union européenne de lois communes en matière d’expulsion d’immigrés clandestins.

Il s'agit notamment de limiter la durée de la rétention administrative : cette période pendant laquelle un immigré clandestin est retenu prisonnier dans l'attente de l'obtention de l'accord de son pays d'origine pour son retour. A défaut d'un tel accord, et à l'expiration de la période de rétention administrative, l'immigré est libéré ("relâché dans la nature" disent certains).

A titre d'exemple, en France cette durée maximale est de 32 jours, au Royaume Uni de 40 jours.

Précédemment à la directive "retour" dont je parle, plusieurs pays parmi les 27 de l'Union n'avaient tout simplement pas de période légale de rétention, ce qui équivaut à dire que la rétention était illimitée. La directive adoptée mercredi prévoit une durée maximale de 18 mois, ce qui constitue, pour ces pays là, une libéralisation indéniable. Et en ce qui concerne les autres (ceux dont la durée légale actuelle de rétention est inférieure à 18 mois), la directive prévoit expressément qu'ils ne sont pas tenus de modifier leur législation existante. La France comme le Royaume Uni ont, pour leurs parts, déjà indiqué qu'ils ne changeraient rien.

Cependant, la plupart des commentateurs, et semble-t-il quelques chancelleries, ont interprété le texte adopté par le Parlement Européen comme s'il fixait la période à 18 mois pour tout le monde. Hugo Chavez notamment, l'emblématique et très médiatique Président vénézuélien, se sert de cette directive pour faire un chantage au pétrole, édictant que le Vénézuela ne livrerait plus d'or noir aux pays qui mettraient en oeuvre cette directive. Heureusement qu'il ne s'agit là en fait que d'une déclaration symbolique, le Vénézuela n'assurant que 1 % des approvisionnements de pétrole de l'Europe...

Voilà donc encore un exemple de déformation médiatique (et aussi diplomatique cette fois) de la réalité, au profit d'intérêts douteux... Non seulement c'est inacceptable sur le principe, mais c'est encore un avatar qui ne plaide pas en faveur d'une perception positive de l'image de l'Union Européenne dans les mentalités, alors même que le point de départ représente une avancée positive de la législation dans le sens d'un plus grand respect des libertés...

Pour ce qui est du probème général des immigrés clandestins, je prépare pour ces jours prochains un article qui traitera du sujet de manière plus approfondie.

CE QUE JE CROIS EST MEMBRE DU RESEAU LHC
                        
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