La banalisation de la régression sociale

Publié le 08 janvier 2017 par Despasperdus

A mesure que le travail dominical se banalise, il devient difficile de lutter contre ce phénomène porté par le patronat, des organisations dites syndicales et réformistes, la droite classique, le FN et le parti socialiste.

Même du côté de salarié-e-s, il est rare de s'opposer à découvert et frontalement, tant ces derniers sont les plus mal lotis socialement : horaires atypiques, temps partiels imposés, temps de transport travail-domicile importants, salaires insuffisants.

Difficile pour eux de sacrifier quelques euros en plus grâce aux dimanches ouvrés qui permettent de survivre un peu mieux, même si c'est au détriment du couple, des enfants, de la famille, des amis et des activités bénévoles. Difficile aussi de s'opposer aux pressions patronales avec la menace de primes supprimées et du licenciement.

Aussi, les médias dominants exultent à mesure que les derniers bastions du repos dominical tombent. Tous les éléments de langage ressortent : volontariat, consommation, vitalité des quartiers, reprise économique, liberté...

Toutefois, un seul article, publié par La Croix, sort du lot. En l'occurrence, Laurent Lesnard, directeur du CNRS, estime aux termes de ses travaux que « Le travail dominical induit une perte de sociabilité »

Dans ce contexte, la primaire du PS est bien décevante pour ceux qui en attendent quelque chose. Aucun candidat ne remet en question cette banalisation du travail dominical. Certains défendent un revenu universel qui serait l'alpha et l'omega de l'action sociale avec un montant mensuel inférieur au seuil de pauvreté, d'autres de nouvelles baisses de "charges" sociales.

Le néolibéralisme et l'inexorable régression sociale seraient-il notre horizon politique indépassable ?