Ces morts que nous n'allons pas pleurer

Publié le 14 janvier 2017 par Guy Deridet

Après les commémorations des attentats de 2016 il est bon de se rappeler ce que qu'écrivait Mathias Delori, chercheur au CNRS, dans Mediapart. De tous temps, la compassion est inversement proportionnelle au nombre de kilomètres qui nous sépare des victimes. Nous fûmes tous Charlie, certes, mais peut être devrions nous l'être plus souvent.



Une sensation circule depuis l’attentat perpétré contre la rédaction de Charlie Hebdo : nous sommes en train de vivre un « 11 septembre français ». Si on laisse de côté la question du volume (environ trois mille morts d’un côté, une douzaine de l’autre), le parallélisme entre les deux événements saute en effet aux yeux. Dans les deux cas, les attentats ont été perpétrés par des personnes se réclamant de l’Islam. Ils ciblent par ailleurs des personnes civiles et des symboles de la modernité occidentale (la presse ici, le capitalisme là-bas). Enfin, ils mettent en œuvre une stratégie « terroriste » au sens où il s’agit de provoquer une émotion de peur dans le pays touché. Cette idée selon laquelle nous aurions affaire à un « 11 septembre français » a donc fleuri dans les rédactions. Elle conduit les commentateurs à s’interroger sur les leçons à tirer du 11 septembre américain et, plus généralement, à l’attitude à adopter face à cette « menace ».


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