Femmes amoureuses, de Mélanie Chappuis, au Théâtre Alchimic, à Carouge

Publié le 15 janvier 2017 par Francisrichard @francisrichard

Ce soir, a lieu la sixième représentation de Femmes amoureuses, une suite de monologues, écrits par Mélanie Chappuis, mis en scène par José Lillo, où des jeunes femmes, saisies par l'amour, passent par tous les états de leur âme et de leur corps...

Ces monologues sont au nombre d'une trentaine. Ils sont interprétés par cinq comédiennes. Dans l'ordre de leur apparition: Patricia Mollet-Mercier, Céline Bolomey, Alexandra TiedemannRachel Gordy et Caroline Cons.

Ces monologues parlent d'amour, d'aucuns avec passion, d'autres avec sensualité, ou avec dépit, ou encore avec humour. Il s'agit, par exemples:

- de l'amour de celle qui aimerait partir pour mieux revenir, mais qui est en fait celle qui attend

- de l'amour parenthèse de l'amour: j'aime mon enfant, j'aime mon mari, je réponds oui à l'amant

- de l'amour fantasmé de celle qui se fait aussi belle que si elle allait le voir, alors qu'ils n'ont de rendez-vous que dans sa tête

- de l'amour de celle qui est jalouse qu'il regarde une autre et qui prend des résolutions de battante: tu ne me verras plus sans mascara, je ne porterai plus mon pyjama chaud, des nuisettes en soie en veux-tu en voilà, même en hiver

- de l'amour de celle qui se réjouit qu'il soit tombé sur une femme bien: je l'aime elle de savoir le satisfaire aussi bien que moi si j'étais grande, mince, belle, douée

- de l'amour qui glisse: tu étais mon amant, mon homme, mon dieu, aujourd'hui tu es mon mari, mon chéri, mon doudou

- de l'amour qui commence par le désir d'une partie de son corps: peu importe que le propriétaire du cou ait changé au fil des années, c'est toujours ce désir-là, en premier

- de l'amour qui ne rime pas avec toujours: l'amour commence alors que l'on s'achève

- de l'amour de celle qui détend le lien avec son enfant sans le briser, pour revivre l'ivresse de la liberté d'aimer

etc.

Un des sommets du spectacle est peut-être quand les cinq comédiennes entonnent à l'unisson le monologue pour se sortir d'un chagrin d'amour, qui commence ainsi:

D'abord il faut le vouloir.

Ça semble idiot de préciser mais vraiment, quand on aime on préfère souffrir d'aimer que de ne plus aimer...

Entre chaque monologue sont joués des intermèdes musicaux - le son est de Damien Schmocker -, interrompus, comme par magie, d'un geste de la main par la comédienne du monologue qui va suivre, ce qui a pour vertu d'en mettre davantage encore le texte en valeur.

Les spectateurs sont répartis sur un rang dans le sens de la longueur de la salle et sur deux dans celui de la largeur. Ils sont donc quasiment tous au premier rang et ... sur scène, dans la belle tradition du Globe londonien... Et les comédiennes sont assises au milieu d'eux...

Dans ces monologues féminins et féministes, il est question, entre autres, de désirs qui s'exacerbent, d'illusions qui s'entretiennent, de temps qui dénoue les liens, de jalousie qui déchire les couples, de tendresse qui se substitue un court moment au désir lors de la mise à nu des corps...

Pour conclure, citons l'auteur, dans l'un de ses monologues savoureux, dits avec toute leur chair et tout leur esprit par cinq belles jeunes femmes animées par l'amour (qui occupe tant de place dans l'existence humaine...): après tout, seul compte le mouvement, force de vie, force de mort...

Francis Richard

Prochaines représentations:

Du 17 au 29 janvier

Mardi et vendredi à 20h30

Mercredi, jeudi, samedi et dimanche à 19h

Lieu:

Théâtre Alchimic

Avenue Industrielle 10

1227 Carouge

Réservation:

Tél.: 022 301 68 38

https://www.alchimic.ch/

Alexandra Tiedemann, Rachel Gordy, Patricia Mollet-Mercier, Caroline Cons, Céline Bolomey