Le potager est le reflet de notre civilisation !

Publié le 18 janvier 2017 par Brunetisa

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Hier, je montais à mon bureau et en passant devant la bibliothèque, qui se trouve sur le palier en haut de l'escalier, j'ai failli me faire assommer par un livre. Comme la bibliothèque est bien remplie, certains ouvrages sont en équilibre instable. J'ai rattrapé le livre et j'ai pensé que s'il m'était tombé dessus c'est qu'il avait quelque chose à me dire. Je l'ai feuilleté avec intérêt, car je ne me souvenais plus de lui.
Et j'ai décidé de partager avec vous l'intéressant avant-propos de ce livre Almanach Gourmand des jardins d'autrefois de Nadège Deschildre, car il décrit rapidement l'odyssée des fruits et légumes :
"Le potager est le reflet de notre civilisation et de son histoire. Les fruits et les légumes qui y sont cultivés sont le résultat de siècles de domestication et de sélection. Certains étaient connus des grecs et des romains, d'autres rappellent les grands explorateurs et leurs découvertes. Les fèves, les navets et les carottes des jardins médiévaux, les pruniers et les épinards rapportés par les Croisés, les asperges, les fenouils et les artichauts arrivés en France à l'occasion d'un mariage princier cohabitent avec des plantes américaines. Les tomates, les courges et les haricots rapportés des voyages de Christophe Colomb, les fraises venues du Chili sont devenus indispensables à notre cuisine traditionnelle. Que serait le cassoulet sans les haricots, le gratin dauphinois sans les pommes de terre et la cuisine méditerranéenne sans les tomates?

Les légumes oubliés
Parmi les nouvelles arrivées, certaines espèces s'apprivoisaient mieux que d'autres, voyageaient ou se conservaient mieux. Les topinambours, difficiles à éplucher, ne purent lutter contre la pomme de terre ; les panais, aux couleurs délavées, furent délaissés au profit des carottes ; les nèfles ne résistèrent pas aux pêches et aux poires ; les navets ne purent lutter contre la grosseur et les belles couleurs des courges venues d'Amérique.
De plus, certaines plantes étrangères nouvellement installées allaient se croiser avec les plantes indigènes : nos fraises des bois se "marièrent" avec celles, plus grosses, du Chili pour donner les variétés que nous dégustons.

Le potager reflet du monde
A partir de la fin du XVe siècle, l'Occident découvrit le monde : Christophe Colomb rapporta des légumes des Amériques, Vasco de Gama, des épices et beaucoup de fruits et de légumes d'Inde et d'Afrique. La Chine et le Japon s'ouvrirent. A partir de la fin du XVIe siècle et jusqu'au début du XXe siècle, les nouveautés n'ont pas cessé d'arriver. Les jardiniers devinrent un peu des apprentis sorciers, multipliant, croisant, hybridant, greffant les espèces entre elles. Chaque région développait, en fonction de ses besoins et de son climat, ses propres variétés de pommes, de poires, de potirons. Au début du XXe siècle, les catalogues de graines potagères regorgeaient de variétés."