Critiques Séries : Guyane. Saison 1. Pilote & Episode 2 (France).

Publié le 23 janvier 2017 par Delromainzika @cabreakingnews

Guyane // Saison 1. Episodes 1 et 2. Pilote / Episode Deux.


Quand Guyane a été présentée, je dois avouer que j’étais un peu septique. Créée par Fabien Nury (Les brigades du tigre) et mise en scène par Kim Chapiron (La crème de la crème, Sheitan, Dog Pound), la série a un charme et surtout dépayse. Cette série d’aventure est originale et change de ce que l’on a pour habitude de voir dans le genre. Les séries d’aventure ont presque toutes disparues. En nous embarquant sur un terrain moins exploité que d’autres par le monde des séries, Guyane parvient à surprendre à sa façon. L’avantage de Guyane est surtout son décor. La jungle et les personnages qui naviguent dans ce monde où le danger peut à la fois être celui de l’Homme mais également celui de la nature fonctionne très bien. La série prend très rapidement racine alors que le premier épisode se termine et que l’on a envie de voir le suivant. Canal + a misé sur le bon cheval et je dois avouer que je ne m’y attendais pas du tout. La série affiche de belles surprises, créant un joli suspense, de l’action, de belles séquences de jungle et des morts bien évidemment. Kim Chapiron avait alors pour but de tenter de délier le tout et de donner un sens à l’histoire grâce aux images. Le moins que l’on puisse dire pour le moment après deux épisodes c’est que Guyane fonctionne suffisamment bien pour avoir envie d’aller plus loin.

Vincent Ogier, vingt ans, étudiant parisien en géologie, débarque en Guyane pour y effectuer un stage dans une société d’exploitation aurifère : Cayenor. Un goût immodéré pour le danger et un culot à toute épreuve vont pousser le jeune ingénieur à s’associer avec le "parrain de l’or" Antoine Serra, qui règne sur le village perdu de Saint Elias. Vincent croit avoir trouvé un filon d'or mythique : une mine abandonnée depuis 120 ans, nommée "Sarah Bernhardt"... Serra a les compétences requises pour l’exploiter. En apparence paternel et amical, Serra accepte et embarque Vincent au fin fond de la jungle guyanaise… En quelques semaines, Vincent va passer du statut de stagiaire à celui d'aventurier.

La Guyane est le personnage central de Guyane. Si l’aventure est un genre que la fiction française ne semble pas trop connaître, Canal + nous permet ici d’explorer un territoire français que l’on ne connaît pas vraiment. La Guyane est un bon endroit pour développer une série comme celle-ci. Notamment car cela ressemble par moment à une sorte de western moderne où ici on se repose plus sur des chercheurs d’or et des Uzi que sur des cowboys sur leurs chevaux. Alors que Kim Chapiron a imposé sa marque sur Guyane (dans la mise en scène et le récit), ce dernier a probablement apporté un regard différent de celui de Fabien Nury. Canal + continue avec Guyane son exploitation de terrains inconnus. Après le mort de la Suède dans Jour Polaire/Midnight Sun, elle mise sur la jungle sud-américaine, encore un terrain de jeu que l’on ne connait que trop peu dans le monde des séries. Malgré tout un tas d’atouts, Guyane ne brille pas toujours non plus. Malgré une ambition certaine, dans le second épisode on commence à entrevoir quelques faiblesses narratives. C’est là que Guyane commence un peu à casser le rythme qu’elle a voulu installer. Reste alors la mise en scène de Chapiron. Ce dernier impose son style. Habitué de films de genre, il souligne à sa façon la dangerosité de la jungle et de ses habitants.

Si le pari de Canal + est intéressant et fonctionne en partie, je ne sais pas si Guyane est capable de tenir la longueur sur toute la saison. C’est une question qui reste pour le moment sans réponse mais que j’ai réellement hâte de découvrir par la suite. S’il y a bien un truc que je rêverai de voir avec les prochains épisodes c’est que Guyane se transforme en Banshee version française. Le scénario en a les moyens, la mise en scène aussi, mais il va falloir accélérer les choses. Le second épisode casse parfois un peu l’ambiance créée dans le premier épisode malgré un rythme qui sait s’imposer à certains bons moments.

Note : 6/10. En bref, curieuse et efficace, une aventure au coeur de la Guyane.