INCONTINENCE et DÉCLIN COGNITIF : Madame M., 87 ans, polymédiquée fait de la rétention – Cas patient

Publié le 06 février 2017 par Santelog @santelog
Madame M., 70 ans, qui pèse 59 Kg pour 1m65 souffre de troubles cognitifs. Elle est adressée pour incontinence urinaire associée à une dysurie et une infection urinaire chronique. Madame M. est également traitée pour son anxiété et sa déficience cognitive.

Gynéco-obstétricaux : 2 grossesses, 2 accouchements par voie basse, déchirures. Poids de naissance 2kg700 et 3kg050. Ménopause à l'âge de 51 ans, pas de traitement hormonal substitutif. Pas de rééducation pelvi-périnéale.

Symptomatologie urinaire

Incontinence urinaire mixte sur urgenturie (progression rapide du besoin) ou aux efforts (toux, éternuements, au rire, changements de position),

Episodes de fuites 5 à 6 fois par jour, port de protection type TENA, change 2 fois/jour.

Syndrome dysurique : difficulté à initier la miction /miction en plusieurs temps/mictions par poussée abdominale/ jet faible/ sensation de vidange vésicale incomplète

  • ECBU positif à E.Coli sensible à la Furadantine en cours de traitement
  • Examen neuro périnéal : On observe une petite fourchette vulvaire. Les réflexes périnéaux sont retrouvés. Le testing est coté à 1/5, sans inversion de la commande.
  • Examen des MI : Les rotuliens sont polydiffusés. Les achilléens sont vifs et les cutanés plantaires sont en flexion. Les sensibilités superficielles comme profondes sont normales. La force musculaire est de bonne qualité.

Echographie de l'appareil urinaire : Diverticules vésicaux avec miction spontanée impossible et vessie de capacité de 500cc environ. Pas de distension des cavités pyélocalicielles. Kystes rénaux bilatéraux sans caractère suspect.

  1. Rechercher une hypotension orthostatique (TA couchée et debout).
  2. Arrêt du traitement anti-HTA par Aldactazine, d'Exelon patch en raison d'effets secondaires de type urgenturie responsables d'incontinence urinaire, et de l'anticholinergique Atarax responsable de rétention urinaire.
  3. Introduire un traitement par alpha-bloquant en l'absence d'hypotension artérielle afin d'améliorer le résidu post-mictionnel : les alpha-bloquants vont diminuer l'obstruction vésicale et la pression urétrale et donc la résistance au flux urinaire lors de la miction.
  4. Réaliser 20 séances de rééducation pelvi-périnéale.
  5. Traitement par phytothérapie canneberge dès l'arrêt des antibiotiques.
  6. Réaliser un calendrier mictionnel et adapter " les changes " de protection à l'importance et à la fréquence des fuites (ex : TENA Lady Normal pour des fuites urinaires légères à modérées et TENA Lady Maxi pour des fuites modérées à fortes).

Auteur : Dr Lamia Fourni Consultation d'urodynamique Unité de Gériatrie Aiguë Hôpital Antoine-Béclère, Clamart (AP-HP)