TRANCE de Nono Battesti aux Riches-Claires, Bruxelles, le 11 février 2017.

Publié le 11 février 2017 par Concerts-Review

TRANCE de Nono Battestiaux Riches-Claires, Bruxelles, le 11 février 2017.

Dernière soirée du voyage chorégraphique ' Trance' au Théâtre des Riches- Claires, à Bruxelles.

Du 31 janvier au 11 février la Compagnie Dessources ( l'atelier de Danse de Nono Battesti) a fait le plein dans l'accueillante salle bruxelloise.

Ce samedi, comme chaque soir, une standing ovation ponctue ce spectacle fabuleux.

Trance c'est non seulement une chorégraphie mais aussi de la musique interprétée live, un show d'une heure qui te tient en haleine de bout en bout.

Ils sont quatre à émerveiller le spectateur/auditeur, les fantastiques danseurs Nono Battesti et Quentin Halloy à la guitare, dobro, basse ou piano confetti. Juliette Colmant, ( Géraldine Battisti) au chant, pas de danse et occasionnellement à la basse et le musicien, homme à tout faire,

Dyna B t'avait déjà émerveillé au Théâtre Mercelis ( Ixelles) lorsque, en automne 2015, elle présentait son album 'Soul Vibrations', Quentin l'accompagnait, déjà!

Quentin et Julie ont collaboré en 2015 pour le pantomime ' La Boîte à Musique', toute cette équipe était de la partie pour la création précédente de Nono Battesti, ' Double', un projet qui a fait escale au festival d'Avignon.


Décrire ou analyser ' Trance' relève de l'impossible, ce spectacle s'adresse à tous tes sens, sans oublier le cerveau, ce conte moderne, pluridisciplinaire, se vit avec ton coeur et ton âme, moins avec ton intellect!


20;30 et des poussières, sinistre obscurité, une silhouette, féminine, déambule précautionneusement sur un passage zébré, des bruitages urbains sont perceptibles.

Après quelques instants, une ombre masculine lui fait face en adoptant la même cadence, la guitare de Quentin Halloy se fait entendre, un blues noir, il s'assied sur un banc rouge, un des seuls éléments constituant le décor de la scène, la séduisante Juliette Colmant prend place à ses côtés.

Dyna B apparaît, elle croise, au ralenti, son frère, les figures s'animent, le dobro s'agite, la gestuelle révèle le désarroi, l'angoisse, Nono tressaille, tel un épileptique en pleine crise, il chute, des voix étouffées se font entendre, l'homme souffre puis s'assoupit sur le siège municipal, la femme s'assied au bout du banc, fait mine de toucher l'étranger, tout s'exécute en mode ralenti, les hésitations et atermoiements de Juliette interpellent, va-t-elle éveiller le dormeur?

Dyna B vocalise, soudain, la guitare se tait, les ténèbres réapparaissent, un vent, semblant glacé, souffle, Dyna va frapper sur un gong en toile, puis reprend son lament, la guitare réitère ses gammes.

Un thriller, ce film!

L'homme glisse de la banquette et roule sur le sol avant d'entamer un pas de deux lyrique et voluptueux avec la danseuse.

Ouf, l'impression de malaise s'est évaporée!

Le midsummer night's dream se poursuit, nous voilà comme transportés dans la forêt amazonienne, gazouillements d'oiseaux invisibles, bruissements du feuillage, le regard de l'homme paraît halluciné, tourmenté, sa danse souple contraste avec les traits du visage, la guitare a, une nouvelle fois, entamé un blues, la voix vibrante de Dyna B secoue ton âme, elle prend des intonations Marianne Faithfull, dans ses belles années, celles de 'Broken English', ce chant te remue les tripes.

Le couple de danseurs a entamé un corps à corps sulfureux, la robe d'un rouge écarlate, de Juliette est arrachée, elle se retrouve en combinaison...; beyond the flesh... murmure la voix ample, un instant de volupté intense.

Sans pause, le paysage musical vire au rock, la danse saccadée renvoie vers les meilleurs clips de Michael Jackson, les danseurs miment un ballet agressif, ils vont s'entretuer!

Nouveau changement de rythme, Quentin a saisi une basse, les protagonistes halètent, place au funk et au groove, Dyna a la fièvre, celle du samedi soir, elle nous ensorcelle, ses acolytes assurent le chorus du r'n'b bouillant, t'as comme une envie de te joindre à eux.

Tout se calme, une séquence tendre remplace l'agitation .

L'opacité ressurgit, tout comme les coups de klaxon, le ronronnement de moteurs, retour à la case départ!

Quentin va pianoter un jouet, il esquisse une berceuse, les danseurs se sont assagis, puis Dyna secoue la basse ce qui a le don de réanimer Nono et Juliette mais le rêve s'achève!

Les spectateurs se lèvent pour ovationner pendant de longues minutes les quatre artistes qui nous ont permis, pendant 60' , d'oublier un quotidien morose!

Trance va bientôt tourner dans le Brabant Wallon, le spectacle vaut le déplacement!

photos- jp daniels/concert monkey