Françoise Clédat/(où le chant sans l’organe)

Par Angèle Paoli

« Poésie d'un jour
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(où le chant sans l’organe)

Une sonorité hante

Une sonorité sur soi tourne et redouble

Double et retourne

N’articule jamais que son redoublé mutisme

Une sonorité entre dans la danse

Le poème cherche son mouvement dansé
La danse cherche sa voix

La danse du poème ne ressemble pas à la danse
La danse du poème est sans virtuosité
elle envoie un corps au corps et le corps chute

La voix du poème est le corps chuté

Chute du corps du poème
Chute sécante

L’enfant s’épouvante de n’être que l’avarice d’un maître

Mise en coupe de la langue
Traîtrise d’écrire

Stagnation de la danse
Articulation textuée

Le poème naît à l’enfant avant qu’elle ne sache écrire
La voix du poème naît d’un inajustement

Voix non ajustée, non posée, née dans le non-posé de son
inajustement, fondée par lui
Voix dé/mise, qui échappe au chant, mais pas à la douleur
de l’échappée

Françoise Clédat, (où le chant sans l’organe), EtnaXios, L’Amourier, juin 2008, pp. 88-89.


  Françoise Clédat est née le 2 septembre 1942 à Versailles et a passé toute son enfance dans la Creuse où elle est retournée vivre « en poésie » après une longue carrière d’enseignante en banlieue parisienne.

Principaux ouvrages de poésie :
En tel détail recluse, Encres Vives, 2000 ;
La Langue de Méduse, Tarabuste, 2001 ;
Jardins de la petite morte, Éditions du Patrimoine, Prix de poésie des Jardins de Talcy, in La Coupure du parc, Tarabuste et Monum, 2003 ;
La Chambre de mon fils, Tarabuste, 2004 ;
Le Gai Nocher, Tarabuste, 2006.



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