Hiroko Watanabe expose à la Galerie Melkart

Publié le 26 février 2017 par Onarretetout

Hiroko Watanabe offre la calligraphie, le shôdo, comme une oeuvre vivante. Elle a besoin de musique et notamment d’instruments différents pour s’exprimer. Des instruments traditionnels, par exemple, mêlés à des instruments contemporains. C’est ce qu’elle a montré, le 18 février, à l’Espace Christiane Peugeot, dessinant les idéogrammes aux rythmes du groupe Kumomoue.

La surprise, pour qui n’a jamais vu les performances de Hiroko Watanabe, vient du fait qu’elle dessine sur des supports qu’elle empile les uns sur les autres, formant des colonnes dont l’assemblage prend alors de nouvelles significations. L’espace se remplit peu à peu. Rien n’est figé. Qu’elle s’appuie sur des symboles ou simplement sur des lettres, cette fois évoquant les musiciens, ses partenaires de jeu, le simple fait d’écrire sur deux faces et d’articuler les caractères en hauteur donne d’innombrables perspectives que le miroir, dans la salle où la performance a lieu, renvoie à notre « lecture ». Ne connaissant pas les idéogrammes que l’artiste façonne, je me laisse porter par ce que mes yeux, et sans doute mes oreilles, traduisent. Et ce sont les formes animales qui s’imposent à moi, puissantes, solides.

 

Je ne ressens pas les mêmes impressions quand je vais à la Galerie Melkart, quelques jours plus tard. Il n’y a pas de musique et je ne vois que des formes. Ici, la couleur change : du noir et du gris. Est-ce cela qui me rend sensible à la sensualité d’un mouvement ? Ici, les dessins me font penser à des corps humains : comme s’ils appelaient la danse. Des mots posés devant les oeuvres évoquent des éléments (« la rivière », par exemple), des actions (« chanter », « danser »…), des sentiments (« coeur », « décidée »…) mais ce ne sont que des propositions. Et les trois cubes superposés invitent, en quelque sorte, à composer des haïkus.

  

C’est ici dans l’angle

Qu’est venu le papillon

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