Vladislav Khodassévitch – À moi-même

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

N’espère pas, n’attends plus rien :
Tout ce qui est, sans fin revient.
Que tes yeux fatigués se ferment,
Joue au sorcier dans tes poèmes,
Mais souviens-toi que l’heure approche –
Et rase ton cou pour la hache.

*

Себе

Не жди, не уповай, не верь:
Всё то же будет, что теперь.
Глаза усталые смежи,
В стихах, пожалуй, ворожи,
Но помни, что придет пора –
И шею брей для топора.

1923

***

Vladislav Khodassévitch (Moscou, Russie 1886-1939)Poésie (Circé, 2016) – Traduit du russe par Henri Abril