Poèmes du bois de chauffage / La cafetière

Publié le 14 mars 2017 par Christian Cottet-Emard

Que n’aurai-je pas à regretter quand il faudra passer ?

L’école le travail où je suis allé toujours à reculons tout ce qu’il a fallu fuir contourner éviter

Les difficultés techniques de ma vie quotidienne allumer le feu dans la cheminée le calcul le mode d’emploi des appareils le minimum de bricolage tout l’impossible

D’assez nombreuses relations dites humaines (j’y pense en regardant ma chatte dormir dans le fauteuil le matin pendant que je prépare le petit déjeuner — sa petite vie qui vaut mille fois celles de crapules de ma connaissance)

C’est mal de penser qu’une vie de chat vaut plus que des vies humaines mais cette pensée est dans ma tête et il ne sert à rien de mentir dans un poème

Ah oui ma cafetière italienne je la regretterai

En cas de réincarnation ou de résurrection (il ne manquerait plus que ça) si quelqu’un pouvait penser à la mettre dans ma tombe

Ma cafetière

Extrait de Poèmes du bois de chauffage, © Éditions Orage-Lagune-Express, 2017.

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