En dépit d’une enfance dans un orphelinat de Louisiane, il avait une élégance courtoise de gentleman sudiste à la Truman Capote. On aurait dit le bâtard de quelque lignée aristocratique de messieurs cultivant un goût légèrement efféminé pour les costumes en Seersucker et les montres à gousset et s’exprimant avec cet accent génial, mélange de miel, de feu et d’éloquence qui fait merveille dans nos tribunaux de cinéma et de télévision.
Vous suivez? Moi non plus. C’est la raison pour laquelle, une fois de plus, je referme un livre avant la fin.
La virtuosité de la plume de Collins n’a pu sauvegarder la fermeté de ma poigne sur ma liseuse et celle-ci m’est tombée des mains. S’il y a de quoi, les pirouettes incessantes de l’auteur, sa haute voltige, brillante, c’est certain, ont émoussé mon intérêt pour le récit. On a d’ailleurs l’impression que l’histoire est secondaire dans cet exercice centré sur un portrait à la fois humoristique et cynique de la société en général, et de l’Amérique en particulier.
Malgré mon propos, des critiques fort élogieuses avaient souligné cette parution. Voyez ce qu’en dit Libération ou l’Express. Si vous aimez les romans un peu bizarres, assaisonnées d’un zeste d’absurde, vous pourriez être charmé par cet écrivain hors norme et incontestablement talentueux.
Michael Collins, Minuit dans une vie parfaite, Christian Bourgois éditeur,2011, 332 pages