Ils sont bien 11 !!

Publié le 20 mars 2017 par Vindex @BloggActualite
Bonjour à tous, 
Nous arrivons en ces jours dans une nouvelle étape des élections présidentielles. Il semblerait que les affaires soient un peu moins au centre des préoccupations et nous savons officiellement qui seront les 11 candidats sur la ligne de départ : 
-Philippe Poutou, en difficulté sur les parrainages, a réussi à se présenter pour le Nouveau Parti Anticapitaliste. -Jacques Cheminade, comme en 1995 et en 2012, se présente sous l'étiquette Solidarité et Progrès.-Jean Lassalle, le centriste du Modem qui a fait mûrir son projet par son tour de France et son tour d'Europe. - Marine Le Pen, en tête des sondages pour le Front National. -Benoît Hamon, incarnant un Parti Socialiste qui a du mal à se mettre en ordre de bataille. -Emmanuel Macron, et son projet de rassemblement centriste avec En Marche. -Nicolas Dupont-Aignan, comme en 2012 avec Debout la France. -François Fillon, pour la Droite et le Centre, et malgré toutes les révélations et la mise en examen. -Nathalie Arthaud, pour la seconde fois au nom de Lutte Ouvrière. -François Asselineau, avec son Union Populaire Républicaine. -Jean-Luc Mélenchon, qui a transformé le Front de Gauche en France Insoumise. 
L’avènement (enfin) du débat ? Pas sûr. Car si TF1 organise ce soir un premier débat, ils ne seront que 5 à pouvoir s'exprimer : ceux au-dessus de 10 pour cent. 
Face à cette organisation trop partielle, le candidat de DLF Nicolas-Dupont Aignan s'était rebellé à plusieurs reprises ces dernières semaines, posant des recours au CSA et au Conseil d'Etat (en vain). Il a accentué sa protestation en quittant le plateau du 20h de TF1 le 18 mars dernier, vidéo qui a semble-t-il fait un buzz important (11 millions de vues et partages sur les réseaux sociaux). La chaîne a d'ailleurs supprimé cette vidéo de son site mais elle encore visible ailleurs
On pourrait être tenté de répondre : maintenant qu'il a la parole, pourquoi la rejette-t-il ? Pour autant, on ne peut rejeter le fond de son message : l'exigence démocratique est de plus en plus faible dans les médias, même en ces temps électoraux, et il n'est pas juste de placer les "petits" dans un état de soumission aux médias en les obligeant à se jeter sur les miettes tels des chiens affamés sur des os, Par ailleurs, on ne peut seulement attaquer TF1, il faut se souvenir de la racine de ce mal : notre propre loi, votée par nos députés fin 2015, et qui substitua aux anciennes semaines d'égalité de temps de parole un simple principe d'équité, renforçant la sondagocratie (dont on sait qu'elle peut se tromper). Nous l'évoquions ici. TF1 n'est donc pas en tort légalement, bien qu'il ne soit pas à son honneur d'établir un cordon sanitaire à la hauteur de 10 pour cent (chose qui n'avait pas été faite pour les débats des primaires). 
Heureusement toutefois, TF1 n'est pas seule : Eugénie Bastié a rappelé l'importance et la grandeur de notre démocratie dans une chronique sur Europe 1 ce matin : la démocratie ne dépend pas de la demande mais de l'offre, exige du temps et de l'ennui, pas du divertissement qui peut pervertir la réflexion. La démocratie n'est pas un supermarché. Notre système à deux tours permet d'abord de choisir, puis d'éliminer. Or il faudra bien choisir entre 11 et non pas 5...
Vin DEX