Reconstruire la Gauche : Contribution générale au congrès de Reims

Publié le 25 juin 2008 par Slovar

Slovar publie un communiqué de la contribution "Reconstruire la Gauche " Nous publierons toutes les contributions dans la mesure ou elles nous seront transmises - Slovar les Nouvelles
Laurent Fabius a rendu publique la contribution générale pour le Congrès de Reims dont il sera le premier signataire. Elle s'intitule "Reconstruire à gauche".
Cette contribution, élaborée collectivement, s'inspire des débats de notre journée d'échanges du 29 septembre 2007 à l'Institut d'études politiques de Paris, des contributions adressées par les militants dans les fédérations, des analyses que nous avions présentées lors de la rencontre des Reconstructeurs du 1er juin dernier, ainsi que des propositions que nous portons de longue date.
Dans ce texte, nous avançons un diagnostic, revendiquons nos valeurs socialistes, formulons des propositions précises et concrètes, en appelons à la clarification de la stratégie d'alliances du PS.
Notre diagnostic vise à comprendre le monde nouveau dans lequel nous entrons. Cette nouvelle donne, on en connait les dimensions : les matières premières et l'énergie sont rares et deviennent chères ; l'Occident doit partager sa puissance avec de nouveaux géants (Chine, Inde, Russie, Brésil...) et ne pas se replier sur lui-même ni entrer dans la logique du "choc des civilisations" ; les crises se multiplient et s'intensifient (crise sanitaire, pétrolière, immobilière, financière, énergétique, climatique, démocratique, éthique à bien des égards). Le libéralisme, loin d'atténuer ces bouleversements, les amplifient et les aggravent. Mais hélas, la social-démocratie traditionnelle ne paraît pas en mesure d'inverser la donne : après avoir tant apporté dans le passé, elle n'a pas su repenser les compromis historiques qui la fondent, et d'abord celui qui régit les rapports du capital et du travail. Face à une droite libérale et autoritaire à l'offensive, qui précarise les individus et abandonne la société au marché - à l'instar de N. Sarkozy et de l'UMP en France -, certains à gauche semblent résignés et comme fascinés par le modèle adverse. Tel n'est pas notre cas !
Notre conviction, c'est que pour gagner, la gauche doit commencer par être fière de ses valeurs et réaffirmer le retour du politique face au libéralisme. Les Français comme les Européens attendent une gauche décomplexée, qui propose une offre politique alternative dans la mondialisation, une réorientation sociale de l'Union européenne, une politique positive pour la croissance, l'emploi, l'éducation, le logement, la santé, les transports, les services publics, l'environnement, la culture. C'est ce socialisme solide, crédible, audible que, reconstructeurs, nous appelons de nos voeux depuis longtemps et qu'avec d'autres nous voulons bâtir. Pour nous, le congrès de Reims est une étape majeure sur ce chemin.
Dans la contribution, nous proposons six lignes directrices d'un grand projet pour le socialisme du 21ème siècle. Avec un préalable : dégager des marges de manoeuvre pour agir et réduire l'endettement du pays (annulation du paquet fiscal, remise à plat des niches fiscales, limitation et plafonnement des exonérations de charges sociales dont bénéficient les entreprises sans engagement fort en termes de créations d'emploi). Nous pensons - et c'est notre singularité, notre originalité, notre apport au débat collectif - qu'il faut utiliser tous les leviers de l'action publique et du socialisme pour réfléchir et pour agir :
- le socialisme de production par l'innovation économique et la régulation européenne.
- le socialisme de la redistribution par une meilleure répartition des richesses.
- le socialisme de la protection par la solidarité.
- le socialisme de la préservation écologique par la prise en compte de l'urgence environnementale.
- le socialisme de l'émancipation par l'égalité républicaine, la laïcité et l'éducation.
- le socialisme de la construction européenne et de la coopération internationale.
Enfin, pour préparer la reconquête idéologique et politique, nous avons besoin d'un Parti socialiste fier, offensif et ouvert. Nous entrons dans le congrès avec des idées simples et fortes : oui au débat et non au pugilat ; disons "nous" plutôt que "je" ; ne confondons pas 2008 et 2012. Nous voulons que le PS tire les leçons de l'expérience et nous proposons aux militants de se prémunir contre deux dangers : la présidentialisation et la peopolisation. C'est pourquoi nous plaidons pour le travail de fond, un travail collectif et pluraliste - ce qui suppose l'organisation de conventions nationales sur les grands sujets et le respect de la règle de la proportionnelle pour régir notre vie commune.
Quant à la stratégie, nous la réaffirmons avec force : le rassemblement de la gauche pour transformer la société.
Le texte de la contribution
Source
Reconstruire la Gauche
Le site de Laurent FABIUS

Libellés : congrès, parti socialiste, politique