Elle ne portait d’autres joyaux

Par Vertuchou

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Elle ne portait d'autres joyaux que sa parfaite beauté, et quand je lui ai offert la coupe de la bienvenue
Le vin dans sa bouche si fraîche est devenu rouge d'envie.
Avec la joie et avec les rires, j'ai bientôt pu la soumettre à ma volonté.
Puis, comme un oreiller d'amour, je lui ai offert ma joue que le bonheur faisait trembler.
Déjà la voici qui m'avoue : Il n'y a que dans tes bras que je puis connaître un sommeil pur.
Tandis qu'elle reposait à mes côtés, sans nombre furent les baisers que je lui ai volés.
Car qui pourrait rassasier son désir en cueillant les fleurs du jardin qu'il est seul à posséder ?
Pendant que cette lune sommeillait ainsi languide sur mon sein
L'autre lune qui - en vain - illuminait les deux, jalouse, n'a pas tardé à s'obscurcir.
Alors la nuit a été saisie d'un brusque effroi et s'est ainsi plainte : Ah ! qui donc m'enlève la splendeur du croissant d'argent ?
Elle ignorait, l'infortunée, que la lune véritable était endormie entre mes bras.

Ibn Ammar

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